A la caserne de l’entreprise à Grasse, ils continuent bien sûr à porter du bleu. Rigueur de l’uniforme, gendarmes oblige. Mais ces dernières semaines, un insigne rose (une cocarde, dans le jargon militaire) a été greffé sur leurs larges épaules, en soutien au mouvement Octobre rose de lutte contre le cancer.
L’étendard de gendarmerie, le mouton, totem de la Ville de Grasse, les montagnes de ses préalpes, le lys royal, la rose centifolia et le jasmin, tous les éléments symboliques de la rondache habituelle sont là, mais dans une version « rose ». »
Ce n’est pas une coïncidence. Non seulement parce que bien qu’ils soient policiers, ces « soldats roses » n’en sont pas moins des hommes sensibles à la bonne cause. Mais aussi parce que cette maladie a touché un proche du commandant de compagnie, Mathieu Jarnigon.
Environ 200 badges ont été produits et mis en vente
L’idée était donc de participer à cette mobilisation nationale. Restait à en faire une réalité, malgré les contraintes administratives et le devoir de réserve imposé au « grand muet ».
Nos bleus grassois s’en sont affranchis via deux hommes : Florian Boyer, gendarme réserviste, qui a mis à profit ses compétences en graphisme et en événementiel, et Ervann Roy, président du comité des fêtes de la gendarmerie, association par l’intermédiaire de laquelle pourrait se réaliser la vente des rondaches. dehors.
Environ 200 badges ont été réalisés par l’entreprise Broderie and co à Cagnes-sur-Mer. Au total, 580 euros ont été récoltés au profit de la ligue départementale contre le cancer, dirigée par sa directrice Aline Baratoux lors de la remise du chèque au sein même de la caserne. Sur la place d’armes, car vaincre cette maladie est plus que jamais un combat.
« Une femme sur 8 souffre d’un cancer du sein »
« Il y a quelques années, une femme sur 12 avait un cancer du sein, on est passé à une femme sur 8 et bientôt une femme sur 7constate malheureusement Aline, qui pointe du doigt le tabac, l’alcool, la malbouffe, les pesticides et les perturbations endocriniennes parmi les causes de ce fléau injuste et aveugle. Dans notre département, seules 37 % des femmes de 50 ans et plus seront dépistées, alors même qu’elles bénéficient d’une intervention gratuite. C’est dommage, car s’il est détecté à temps, le cancer du sein a 90 % de chances d’être guéri.» Et les malades savent désormais que dans cette épreuve, ils peuvent aussi compter sur les gendarmes de Grasse pour les soutenir. Leur cocarde rose en témoigne.
90% brodé
Sur l’écusson, un mouton, des fleurs, une grenade… mais pas le nom de la brodeuse officielle de l’entreprise grassoise.
A Cagnes-sur-Mer, Broderie an co, avenue de Grasse, est une institution en la matière. « Nous avons créé notre entreprise familiale en 2001, car il y avait une demande et peu d’offre » raconte Benoit Desormeaux, soutenu par ses parents. Après Vence et le MIN de Nice (ils sont contraints de déménager), la famille s’installe près de Polygone Riviera.
« Mais c’est surtout le bouche à oreille qui marche : on ne fait pas trop de publicité. Au début, on ne faisait que de la broderie, et de fil en aiguille, on s’est mis à faire des badges.”
A partir d’un graphisme déjà finalisé, le programmeur orchestre la broderie sur les machines Tajima. Pompiers, gendarmes, policiers municipaux de toute la France sont devenus des clients réguliers, notamment l’école de gendarmerie de Châteaulin qui contribue chaque année à un bestiaire textile, via leur animal totem (loup, dragon, cobra, requin…).
Octobre rose ? “On a beaucoup de demande, il a fallu s’approvisionner en tissu rose, mais aussi bleu, car les moustachus de Movember veulent aussi leurs badges !