L’ESSENTIEL
- Les cigarettes électroniques aux saveurs de fruits rouges affaiblissent les défenses naturelles des poumons, selon une nouvelle étude.
- Les chercheurs ont observé que les arômes ajoutés paralysaient les cellules immunitaires pulmonaires, augmentant ainsi le risque d’infections respiratoires. Un effet qui n’a pas été observé avec les vapes non aromatisées.
- Alors que de nombreux jeunes sont attirés par ces produits colorés et sucrés et vont de plus en plus, les chercheurs appellent à la prudence et à une meilleure régulation des arômes pour limiter les risques.
Nocif pour le cœur, mauvais pour la santé bucco-dentaire… Même sans nicotine ni combustion, vapoter n’est pas sans risque. Si les dangers de la cigarette électronique sont déjà connus, une étude récente, publiée dans la revue Actes de l’Académie nationale des sciencesfournit de nouvelles preuves concernant les effets exacerbés de certains arômes ajoutés. En comparant les vapes aromatisées et non aromatisées, des chercheurs de l’Université McGill et de l’Université de Saskatchewan, au Canada, ont découvert que celles aux saveurs de fruits rouges peuvent affaiblir les défenses naturelles des poumons.
Des arômes aux effets nocifs sur les poumons
Pour arriver à cette conclusion, les scientifiques ont exposé des souris à des vapeurs aromatisées de cigarettes électroniques et ont observé la vie de leurs cellules immunitaires pulmonaires. Il est apparu que les vapeurs de baies paralysent les cellules immunitaires chargées de nettoyer les poumons des particules nocives, rendant ainsi le corps plus vulnérable aux infections respiratoires. Un effet qui n’a pas été observé avec les vapes non aromatisées. Une étude publiée en 2023 allait dans le même sens : l’ajout d’arôme mentholé aux liquides des cigarettes électroniques semble générer un plus grand nombre de microparticules toxiques et endommager davantage les poumons.
Bien que ces travaux mettent en évidence un lien inquiétant entre les arômes de fruits rouges et le risque d’infection pulmonaire, des études complémentaires sont nécessaires pour identifier les composés chimiques spécifiques responsables de cet effet, et vérifier si les mêmes effets se produisent chez l’homme. .
L’urgence d’interdire les arômes, selon l’OMS
Alors que le taux de tabagisme tend à diminuer, la popularité de la cigarette électronique monte en flèche, notamment auprès des jeunes. En 2022, 7,3 % des 18-75 ans déclaraient vapoter, 5,5 % quotidiennement, des prévalences en augmentation par rapport à 2019, selon Santé publique France. L’attrait pour les arômes sucrés et fruités, perçus comme inoffensifs, contribue largement à cette hausse. « Les produits sont souvent vendus dans des contenants colorés et attrayants, destinés à un public jeune, ce qui peut être désastreux pour notre avenir »préviennent-ils dans un communiqué.
Déjà en 2023, l’Organisation mondiale de la santé avertissait : « Les cigarettes électroniques ciblent les enfants via les réseaux sociaux et les influenceurs, en proposant au moins 16 000 saveurs. Certains de ces produits utilisent des personnages de dessins animés et ont un design élégant qui séduit la jeune génération. Pour lutter contre elle, l’agence sanitaire recommande la mise en place d’un « des réglementations strictes » sur les cigarettes électroniques “afin de réduire leur attrait et leur nocivité pour la population, notamment en interdisant tous les arômes, en limitant la concentration et la qualité de la nicotine et en les soumettant à des taxes”.