« Tax Wars », la face cachée de l’évasion fiscale

« Tax Wars », la face cachée de l’évasion fiscale
« Tax Wars », la face cachée de l’évasion fiscale

La métaphore des chevaliers Jedi déployés contre les forces obscures de la mondialisation fonctionne. Le Fonds monétaire international est clair : les multinationales privent chaque année les États de près de 600 milliards de dollars d’impôts légitimes en profitant de l’absence de régulation mondiale.

Cependant, l’argent public manque pour lutter contre le réchauffement climatique, l’insécurité alimentaire, les pandémies et l’augmentation abyssale des inégalités. Une fois de plus, ce sont les pays en développement, dont les ressources sont pillées sans juste compensation, qui constituent les premières victimes de cette situation. « Le braquage du siècle ». Mais face à la toute-puissance des multinationales, les chevaliers Jedi passent à l’attaque.

L’évasion fiscale, un déséquilibre des pouvoirs

En utilisant les codes de guerres des étoiles, Guerres fiscales se plonge dans la galaxie de l’évasion fiscale pour tenter de rétablir la justice. Contre les forces obscures de la mondialisation, un groupe de chevaliers a formé la Commission indépendante pour la réforme de la fiscalité internationale des entreprises (Icrict).

Parmi ses membres figurent Joseph E. Stiglitz (prix Nobel d’économie), Thomas Piketty, Eva Joly et Jayati Ghosh. Tout le monde lutte contre le blanchiment d’argent et « créativité fiscale », qui ne sont pas, encore aujourd’hui, reconnus comme des crimes. Pourtant, Thomas Piketty nous l’assure : « Les acteurs économiques les plus puissants parviennent à échapper aux impôts de droit commun, ce qui est catastrophique pour notre contrat social. »

Fraude rendue possible par le manque de réglementation et accentuée par différents régimes à travers le monde. Depuis Ronald Reagan aux États-Unis et Augusto Pinochet au Chili, les politiques néolibérales n’ont cessé de s’affirmer, comme l’explique le prix Nobel d’économie Joseph E. Stiglitz : « La concurrence fiscale est l’un des aspects les plus toxiques de la mondialisation. »

Pour attirer les investissements des entreprises, les États se livrent à une concurrence féroce. Résultat : en quarante ans, le taux moyen d’imposition des bénéfices a été divisé par deux. Le sénateur PCF Éric Bocquet a récemment expliqué à Humanité que « Pour un euro donné par les pays du Nord aux pays du Sud, dix euros sont volés en sens inverse via les mécanismes d’évasion fiscale au sein de l’UE. (…) Cela affaiblit le consentement de tous à taxer et alimente une dette que les libéraux veulent ensuite faire payer au peuple.».

La crise financière de 2008 et la succession de scandales fiscaux, de LuxLeaks aux Panama Papers, ont quand même fini par déboucher sur un accord européen en 2021. Ce dernier, voté par 140 pays, n’est entré en vigueur que le 1euh janvier 2024. Elle oblige les États à taxer les bénéfices des sociétés à un minimum de 15 %, quel que soit le lieu où ils déclarent leurs bénéfices. Les chevaliers de l’Icrit, qui se sont battus pour cela « fiscalité unitaire » les multinationales y voient une première victoire. Certes insuffisant mais plein d’espoir.

Guerres fiscales, diffusé sur Arte, mardi 4 juin à 20h55

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