La famille du photographe Ansel Adams reproche à Adobe de vendre des images générées par l’intelligence artificielle qui imitent le style du défunt. Les photos ont depuis été supprimées de la plateforme.
“Adobe, tu nous énerves officiellement avec ce comportement.” L’avertissement, repéré par le média The Verge, est venu de la famille du célèbre photographe Ansel Adams sur Threads, ce vendredi 31 mai. La cause de leur mécontentement ? Images générées par l’intelligence artificielle (IA) disponibles sur la plateforme Adobe Stock et étiquetées « à la Ansel Adams ».
Une capture d’écran montre six images différentes en noir et blanc, toutes générées par l’IA qui imitent le style du regretté photographe Ansel Adams. Les utilisateurs de la banque d’images d’Adobe peuvent donc acheter la photo auprès du géant américain, sans qu’un seul centime ne soit versé aux ayants droit.
Contenu supprimé
Adobe permet l’hébergement et la vente d’images générées par l’IA sur sa plateforme d’images. D’un autre côté, les utilisateurs sont tenus de détenir les droits ou la propriété du contenu qu’ils téléchargent. Les conditions d’utilisation de la banque d’images interdisent notamment les contenus « créés à partir de descriptions contenant les noms d’autres artistes, ou créés à partir de requêtes autrement destinées à copier un autre artiste ».
Le message de la famille a immédiatement fait réagir Adobe. L’entreprise affirme avoir supprimé le contenu incriminé.
« Merci d’avoir signalé ce contenu qui va à l’encontre de notre politique de contenu génératif en matière d’IA. Nous sommes heureux que notre équipe ait pu supprimer le contenu », a répondu l’entreprise sur Threads, ce samedi 1er juin.
Devenez proactif
« N’hésitez pas à nous contacter directement via Instagram ou par message privé pour nous contacter directement à l’avenir », conclut Adobe.
Une réponse qui ne semble pas avoir convaincu les principaux intéressés. La famille du photographe a en effet précisé avoir été en contact à plusieurs reprises avec l’entreprise depuis août 2023, sans succès.
« En supposant que vous souhaitiez être pris au sérieux quant à votre prétendu engagement en faveur d’une IA éthique et responsable, tout en faisant preuve de respect envers la communauté créative, nous vous invitons à devenir proactifs face aux plaintes comme la nôtre et à cesser de rejeter la responsabilité sur les artistes et leurs ayants droit. de contrôler en permanence notre propriété intellectuelle sur votre plateforme”, a déclaré la famille d’Ansel Adams sur Threads, ce samedi 1er juin.
« Il est grand temps d’arrêter de gaspiller des ressources qui ne vous appartiennent pas », insiste-t-elle.
Un cas loin d’être isolé
La famille a ajouté qu’elle n’avait aucun problème avec le fait que les artistes « s’inspirent » du travail d’Ansel Adams, mais qu’ils « rejetaient vigoureusement toute utilisation non autorisée de son nom pour vendre des produits de toute sorte, y compris des produits numériques », tels que des produits générés par l’IA. images.
Depuis, tout semble être revenu à la normale. Les ayants droit ont remercié Adobe d’avoir supprimé les photos générées par l’IA et inspirées du travail d’Ansel Adams. « Nous espérons que cette fois, cela durera », préviennent-ils sur Threads.
Ansel Adams est loin d’être le seul photographe dont l’intelligence artificielle s’est inspirée pour créer des photos vendues sur la banque d’images d’Adobe. Roger Deakins et Helmut Newton sont également concernés.
Ce n’est pas la première fois que l’IA pose un problème en matière de droit d’auteur. En janvier 2023, trois illustrateurs américains portent plainte contre Stability AI, Midjourney et DeviantArt. Ils accusaient les entreprises de violer le droit d’auteur en développant des outils basés sur l’intelligence artificielle à partir de certaines de leurs œuvres graphiques.
