Pensez à rechercher des événements traumatisants face à la multiplicité des plaintes somatiques chez les enfants

Pensez à rechercher des événements traumatisants face à la multiplicité des plaintes somatiques chez les enfants
Pensez à rechercher des événements traumatisants face à la multiplicité des plaintes somatiques chez les enfants

Les plaintes somatiques sont fréquentes dans la population adulte avec une prévalence comprise entre 10 et 25 % selon les études. Ces chiffres dépendent toutefois des méthodes d’étude et du type de population évaluée. Certains décrivent également des liens étroits entre l’existence de troubles somatiques chez l’adulte et des antécédents de traumatismes durant l’enfance. Les plaintes somatiques sont alors clairement associées à l’existence d’un syndrome de stress post-traumatique. De telles données restent rares dans la population pédiatrique. Aussi, une équipe niçoise a souhaité explorer la fréquence et la gravité des symptômes somatiques chez des enfants et adolescents ayant été exposés à un ou plusieurs événements traumatisants et ayant conduit ou non à un trouble du spectre post-traumatique.

Analyse de la cohorte du Centre Expert en Psychotraumatologie Pédiatrique de Nice

Cette étude transversale a été menée au sein du Centre Expert Pédiatrique en Psychotraumatismes (CE2P) de Nice. Les enfants et adolescents âgés de 7 à 17 ans vus en consultation ambulatoire courant 2021 par un pédopsychologue et un pédopsychiatre du centre ont été inclus dans l’analyse. Ils devaient avoir été exposés à au moins un événement traumatisant – confrontation à la mort ou à un danger de mort, blessures graves, violences sexuelles – qu’ils aient été victimes directes ou témoins d’un ou plusieurs de ces événements. répertorié dans le DSM-5.

L’étude a ainsi pu être menée auprès de 363 jeunes, dont 52,1% de garçons, avec une moyenne d’âge de 13,6 ans. Tous avaient répondu à un questionnaire spécifique sur le SSPT (CPC ou Liste de contrôle sur le SSPT chez l’enfant) : il établit un score basé sur l’histoire des événements traumatiques, l’existence de 21 symptômes post-traumatiques, et la déficience fonctionnelle liée à ses symptômes. Il est noté entre 0 et 84, l’existence d’un SSPT étant établie à partir d’un score de 20 ou plus. La nature et l’intensité des symptômes somatiques ont été évaluées simultanément à l’aide d’un auto-questionnaire spécifique (PHQ-13) : chacune des 13 plaintes identifiées (douleurs abdominales, douleurs musculo-squelettiques, nausées, problèmes de sommeil, etc.) a été notée entre 0 (aucun symptôme ) et 2 points (symptômes très gênants), la plainte somatique étant considérée comme sévère à partir d’un score de 15 points ou plus.

3 enfants sur 5 victimes de polytraumatismes

Parmi cette cohorte, plus de la moitié avait été victime d’une catastrophe d’origine humaine (55,1% liée à l’attentat du 14 juillet 2016), les autres événements les plus fréquents étaient le fait d’avoir été témoin de l’agression ou encore d’avoir subi une intervention médicale invasive ou un hospitalisation traumatique. 63,1% d’entre eux avaient été victimes de plusieurs événements et 39,7% souffraient de SSPT : les trois quarts de ce groupe étaient constitués de jeunes victimes de plusieurs événements traumatisants, dont plus de la moitié étaient des filles (56,2%).

La fréquence globale des symptômes somatiques sur l’échelle PHQ-13 était plus élevée dans le groupe SSPT que parmi les autres jeunes (7 symptômes en moyenne contre 4 ; p

Le score PHQ-13 évaluant l’intensité des symptômes somatiques était plus élevé parmi les personnes du groupe SSPT que parmi les autres (10,4 contre 4,8 ; p

Enfin, 6,5 % de la variation de la gravité des symptômes du SSPT est associée à la combinaison de cinq plaintes – migraines, palpitations, nausées, fatigue et troubles du sommeil – et mériterait d’être mieux explorée selon les auteurs.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV ASCO 2024 – Détection précoce des signes de dépression post-cancer – Association RoseUp
NEXT Cette nouvelle méthode permet de détecter la démence 9 ans avant les premiers symptômes