Des règles synchronisées avec la Lune ? – .

Des règles synchronisées avec la Lune ? – .
Des règles synchronisées avec la Lune ? – .

Depuis longtemps, les scientifiques tentent de comprendre pourquoi on dort parfois moins bien les nuits de pleine lune, en cherchant à déterminer si notre cycle veille-sommeil dépend de celui de l’étoile. En vain. Une équipe internationale a alors l’idée d’observer le cycle menstruel des femmes ainsi que ses variations, et réussit à montrer que les menstruations apparaîtraient selon un rythme qui correspond en partie aux phases de la Lune… Il s’agit d’une première preuve de l’existence d’une horloge biologique interne « circalunaire ».

L’horloge cérébrale que nous connaissons tous – le circadien – contrôle notre cycle veille-sommeil ainsi que de nombreux processus cellulaires, suivant un rythme d’environ vingt-quatre heures principalement synchronisé avec l’alternance des jours et des nuits. Lorsqu’il est perturbé – par exemple en cas de décalage horaire – il faut généralement deux ou trois jours pour revenir au cycle jour-nuit. Les scientifiques qui ont tenté de déterminer si ce rythme circadien dépendait aussi du cycle lunaire, comme le suggère le fait que certains disent dormir moins bien les nuits de pleine lune, n’ont réussi qu’à supposer l’existence d’une autre horloge interne qui serait très faiblement lié à notre satellite, les résultats des études étant souvent contradictoires sur ce point. Cependant, le cycle lunaire dure environ 29,5 jours – le temps entre deux nouvelles lunes – tout comme le cycle menstruel humain qui dure environ 29,3 jours. Cependant, la durée de cette dernière varie d’une personne à l’autre et, bien que relativement stable chez une même femme, elle peut également être perturbée pendant quelques jours avant de retrouver son rythme normal. Qu’est-ce qui, dans ce cas, le resynchronise ?

Pour le déterminer, René Écochard, professeur à l’université Claude-Bernard Lyon 1, et ses collègues ont comparé près de 27 000 cycles menstruels chez 2 303 femmes européennes et 4 800 chez 721 femmes nord-américaines. Premièrement, ils ont confirmé que le cycle d’une femme reste stable tout au long de sa vie mais que, sur plusieurs menstruations successives, certains cycles étaient soit plus courts (28 jours par exemple), soit plus longs (30 jours) que la moyenne de 29 jours. Ensuite, ils ont montré que la durée de certaines d’entre elles était associée, occasionnellement mais significativement, à celle des phases de la Lune au moment de la collecte des données : ainsi, après deux ou trois jours sur 28, les trois ou quatre suivants duraient autant. long que les cycles de la Lune à cette époque, soit plutôt 29,5 ou 30 jours, d’où une resynchronisation. Un mécanisme interne semble donc compenser les irrégularités des règles sur plusieurs mois en s’adaptant au rythme « circalunaire ».

Bien entendu, nous ne savons toujours pas quelles commandes et où dans le corps se situe cette nouvelle horloge dépendante du cycle de notre satellite, et ces résultats doivent être confirmés avec des cohortes de femmes plus importantes. Il faudra résoudre un autre mystère : dans cette étude, les femmes européennes avaient généralement leurs règles (qui marquent le début du cycle menstruel) dans la phase ascendante de la lunaison, et les femmes nord-américaines plus souvent à la pleine lune…

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