Les traitements de chimiothérapie peuvent entraîner une perte des ongles jusqu’à trois mois plus tard. Plusieurs gestes simples peuvent limiter les risques.
Écrit sur 10/05/2024
Tout comme les cheveux, les ongles peuvent tomber pendant la chimiothérapie. Cet effet secondaire n’est pas systématique et toutes les chimiothérapies ne l’ont pas. Ceux à base de taxane sont ceux qui affectent le plus souvent les ongles et la peau.
Comment savoir si un ongle va tomber
Au-delà de l’aspect esthétique, perdre ses ongles est gênant d’un point de vue pratique et peut être très douloureux.
Il existe certains signes avant-coureurs indiquant que vos ongles pourraient tomber : “On peut avoir des douleurs, de la sensibilité, de la fragilité au niveau de l’ongle” note le Docteur Inès Zaraa, dermatologue. « L’ongle va se décoller, il peut aussi changer de couleur. La plaque à ongles sera plus fine, cassante et molle. Certains patients signaleront également un changement de couleur des ongles. Vous pouvez également ressentir des rougeurs et des inflammations autour des ongles, au niveau de la chair”, » elle détaille davantage.
Des gestes simples de prévention
Dans le cas de la chimiothérapie, les médecins préviennent lors des premiers entretiens que la perte des ongles fait partie des effets secondaires possibles. Le conseil est alors d’apprendre à repérer ces premiers signes, à surveiller attentivement l’état de vos ongles, à réagir rapidement en cas d’infection ou de problème.
La prévention peut vraiment améliorer les choses, avec des gestes très simples. Le Dr Zaraa recommande donc « bien hydrater vos mains et vos ongles, garder les ongles courts ». Il est également possible de «porter des gants rafraîchissants, c’est-à-dire un peu froids, qui réduiront l’arrivée du produit chimiotoxique à la racine de l’ongle. Parlez-en à vos professionnels de la santé.
Évitez les faux ongles et le vernis chimique
Enfin, “si l’ongle est détaché, il faudra le couper et nettoyer les bourgeons”. Il faut aussi traiter les éventuelles surinfections, et « accompagner signe par signe si la prévention n’a pas été suffisante », note le spécialiste.
Au quotidien, plusieurs précautions sont également à prendre pour protéger vos ongles et limiter les risques de chute :
- Portez des gants lorsque vous faites le ménage, car certains produits peuvent être très agressifs et allergisants. Sans oublier les éventuels impacts sur les ongles lors du nettoyage.
- Évitez les faux ongles, car ils assècheraient davantage l’ongle en dessous.
- Oubliez les vernis chimiques et les dissolvants agressifs sur un ongle fragilisé.
Vernis adaptés aux personnes sous chimiothérapie
A noter qu’il existe aujourd’hui une large gamme de vernis adaptés aux personnes sous chimiothérapie, avec des composés naturels. La plupart contiennent du silicium, qui contribue à renforcer l’ongle en agissant sur la kératine. Le vernis fera office de protection pour l’ongle. Vous pouvez les utiliser comme base ou comme vernis à part entière.
Il s’agit par exemple des vernis des marques Even, Eye Care ou Nailmatic. Ce n’est pas beaucoup plus cher qu’un vernis classique : comptez entre 8 et 15 euros le flacon.
Les effets secondaires de la chimiothérapie peuvent survenir jusqu’à trois mois après les traitements. N’hésitez pas à continuer à faire ces soins même après votre chimio. N’hésitez pas à en parler à votre médecin, votre oncologue ou vos infirmières, ils sauront vous donner des conseils personnalisés.