consommer de l’alcool augmente le risque de développer la maladie, et pas qu’un peu

consommer de l’alcool augmente le risque de développer la maladie, et pas qu’un peu
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Par

Johann Foucault

Publié le

4 oct. 2024 à 20h36

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Chaque année en France, depuis 1994, le mois d’octobre est dédié à la sensibilisation au cancer du sein, dans le cadre de la campagne Octobre Rose. L’occasion, notamment, de mettre l’accent sur le dépistage. Rappelons que, s’il est détecté tôt, le cancer du sein est guéri 9 fois sur 10. Mais Octobre Rose est aussi l’occasion de rappeler l’importance de la prévention et de saines habitudes de vie.

Parmi les nombreux facteurs de risque du cancer du sein, il en est un qui est particulièrement préoccupant : la consommation d’alcool. Quels sont les mécanismes biologiques qui sous-tendent les liens entre alcool et cancer du sein ? Quelles sont les recommandations en matière de prévention ? Le sevrage alcoolique ? Voici quelques réponses.

Première cause de décès chez les femmes en France

En France, le cancer du sein touche environ une femme sur huit au cours de sa viece qui en fait le cancer le plus répandu chez les femmes. C’est aussi celui qui provoque le plus grand nombre de décès par cancer dans la population féminine : 14 % des décès par cancer survenus en 2018 étaient dus au cancer du sein.

Ce cancer représente environ 30% des cancers diagnostiqués chez les femmes dans notre pays. En 2023, près de 61 000 nouveaux cas ont été enregistrés, entraînant 12 000 décès.

Par ailleurs, une étude de l’Institut national du cancer (INCa) indique que pour l’année 2015, chez les personnes âgées de 30 ans et plus, près de 28 000 nouveaux cas de cancer (11 700 chez les femmes et 16 200 chez les hommes) étaient imputables à la consommation d’alcool, soit 8 % de nouveaux cas de cancer toutes localisations confondues (respectivement 7,5% et 8,5% des nouveaux cas de cancer chez les femmes et les hommes).

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Ces statistiques soulignent la nécessité d’une sensibilisation accrue et de mesures préventives.

Alcool et risque de cancer : un lien bien établi

Bien qu’encore souvent sous-estimé ou méconnu, le caractère cancérigène de l’alcool est aujourd’hui clairement démontré. L’alcool est la deuxième cause évitable de décès par cancer, après le tabac. Depuis 1988, cette substance est classée cancérigène pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).

Cet effet nocif des boissons alcoolisées est dû à l’éthanol, leur principal constituant. Une fois ingérée, cette molécule est en effet métabolisée en composés pouvant favoriser le développement du cancer. C’est par exemple le cas de l’acétaldéhyde, qui peut provoquer des dommages à l’ADN qui, s’ils ne sont pas réparés, peuvent conduire au cancer.

Le risque de cancer dépend de la quantité totale d’alcool consommée plutôt que du type de boisson (vin, bière, apéritifs). Des études ont montré qu’une consommation accrue d’alcool augmente le risque de cancer du sein de 5 % chez les femmes préménopausées et de 9 % chez les femmes ménopausées pour chaque unité d’alcool (environ 10 g d’éthanol) consommée par jour.

Or, ce risque est souvent sous-estimé en France : seuls 58,4 % des Français reconnaissent qu’une consommation modérée d’alcool augmente le risque de cancer.

À l’inverse, réduire la consommation d’alcool, voire s’abstenir, peut réduire considérablement le risque.

Alcool et cancer du sein

Selon l’INCa, en France, chaque année, 8 000 cas de cancer du sein sont imputables à la consommation d’alcool.

Les recherches ont mis en évidence plusieurs mécanismes par lesquels l’alcool favorise le développement du cancer du sein. L’alcool a la capacité d’élever les niveaux d’œstrogènes dans le sang. Or, ces hormones jouent un rôle central dans le développement de certains types de cancer du sein, notamment ceux qualifiés de « hormono-dépendants ».

Le risque de cancer du sein commence à augmenter dès qu’une personne consomme de l’alcool, même en quantités inférieures à un verre par jour. Au Royaume-Uni, l’analyse des données recueillies lors de la Million Women Study, portant sur plus de 28 000 femmes atteintes d’un cancer du sein, suggère que chaque 10 grammes d’alcool (soit un verre) consommés par jour est associé à une augmentation de 12 % du risque de cancer du sein. cancer du sein.

A l’inverse, on constate, chez les femmes qui ont arrêté de boire, une diminution progressive du risque de cancer du sein, avec une réduction de 20 à 30 % après cinq ans d’abstinence.

Et ce n’est pas tout : le sevrage améliore également la réponse aux traitements anticancéreux, réduit les effets indésirables et réduit le risque de récidive. Et pas seulement dans le cas du cancer du sein.

Impact du sevrage alcoolique sur la survie au cancer

En pratique clinique, seuls 0,9 % des patients atteints de cancer ont été informés de la possibilité d’obtenir de l’aide pour réduire leur consommation excessive d’alcool. Ce faible niveau de prise en compte de la consommation d’alcool amène à s’interroger sur la place de la prévention dans la thérapie contre le cancer.

Toutefois, cette question n’est pas anodine. En effet, les patients atteints de cancer qui arrêtent de consommer de l’alcool voient leur réponse aux traitements s’améliorer, avec une augmentation des taux de survie de 15 à 25 % dans certains types de cancer, comme les cancers de l’œsophage. et la tête et le cou.

Le sevrage alcoolique est également associé à une réduction des effets secondaires du traitement, ainsi qu’à une réduction du risque de récidive du cancer, avec une amélioration significative de la qualité de vie des patients.

Sevrage : quelles stratégies ?

Le sevrage alcoolique est un processus complexe qui nécessite des soins professionnels appropriés. Le soutien de spécialistes en addictions est essentiel pour surmonter les défis du sevrage. Le sevrage alcoolique peut provoquer différents symptômes comme des tremblements, des problèmes de sommeil, des nausées, de l’anxiété. Ces symptômes peuvent être exacerbés chez les patientes atteintes d’un cancer du sein en raison du stress lié à la maladie. Ces défis de sevrage varient d’une personne à l’autre.

Des consultations régulières permettent de suivre les progrès, d’ajuster les traitements et de prévenir les rechutes. Enfin, le soutien psychosocial, comprenant des thérapies et des groupes de discussion, renforce la motivation et améliore l’environnement du patient, augmentant ainsi les chances de réussite. Différentes associations s’impliquent dans cette démarche, comme la Ligue contre le cancer et l’association Europa Donna France.

On ne le répétera jamais assez : l’alcool est un facteur de risque important de cancer du sein, et trop peu connu. Promouvoir le sevrage alcoolique pourrait jouer un rôle crucial non seulement dans la réduction de l’incidence de ce cancer, mais également dans l’amélioration de la survie.

Les recommandations visant à limiter la consommation d’alcool et les stratégies d’abandon devraient être largement diffusées et intégrées aux programmes de prévention et de traitement du cancer.

Rappelons enfin les consignes de consommation d’alcool recommandées en France : ne pas consommer plus de dix verres standards par semaine ; ne consommez pas plus de deux verres par jour ; avoir des jours sans consommation dans une semaine : « pour votre santé, l’alcool c’est au maximum deux verres par jour et pas tous les jours ».

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