Du foie gras à la sauce ARNm

Du foie gras à la sauce ARNm
Du foie gras à la sauce ARNm

Le 1er octobre, la France a lancé une nouvelle campagne de vaccination massive des canards contre la grippe aviaire. Soixante-deux millions de canards doivent être vaccinés avec des vaccins, dont certains à ARNm. Une première mondiale qui soulève de nombreuses questions.

Éthique et animaux L214, CC BY 3.0, via Wikimedia Commons

La France vient de lancer une campagne de vaccination sans précédent contre la grippe aviaire (virus de l’influenza aviaire hautement pathogène HPAI). Depuis le 1er octobre 2024, pas moins de 62 millions de canards recevront des injections dans quelque 2 500 élevages à travers le pays, dont certains à ARN messager. Cette initiative vise à protéger la filière avicole française.

Un investissement colossal pour sauver le secteur

Cette campagne de vaccination représente un investissement de 100 millions d’euros, dont 70 % seront pris en charge par l’État jusqu’à fin 2024. Il s’agit notamment de préserver la production de foie gras et de maintenir les exportations de volailles, essentielles à l’économie agricole française.

La technologie de pointe au cœur de polémiques

Certains vaccins utilisés reposent sur une technologie d’ARN messager, similaire à celle utilisée dans certains vaccins contre le Covid-19 chez l’homme. Cette approche innovante consiste à injecter à des canards un ARN messager synthétique codant pour une protéine du virus de la grippe, déclenchant ainsi une réponse immunitaire.

Un débat sur l’éthique et la sécurité alimentaire

Les consommateurs sont-ils prêts à accepter l’idée de manger du canard vacciné à l’ARN messager ? En fait, les effets à long terme de cette technologie, notamment lorsqu’elle est appliquée à grande échelle dans l’élevage, restent largement inconnus. Des inquiétudes persistent quant aux conséquences potentielles sur la santé des consommateurs de viande et d’œufs provenant d’animaux vaccinés à l’ARNm.
Cette vaccination massive des canards soulève des questions à la fois d’éthique et de sécurité alimentaire. Certains critiques appellent à l’application du principe de précaution, suggérant d’attendre davantage de données sur les effets de ces vaccins avant leur déploiement massif dans la filière avicole.
Si les autorités sanitaires affirment que cette technologie est sûre et sans danger pour le consommateur, de nombreuses voix s’élèvent pour appeler à la prudence.
Pour l’heure, le gouvernement semble déterminé à mener à bien cette campagne de vaccination, malgré les réticences. Reste à savoir si cette décision ne risque pas de transformer le prochain repas familial en un sujet de débat, où l’on se demandera si, outre le foie gras, c’est aussi de l’ARN messager que l’on déguste.

Présentation du vaccin utilisé

 
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