ingrédients non répertoriés, parfois interdits

ingrédients non répertoriés, parfois interdits
ingrédients non répertoriés, parfois interdits

L’ESSENTIEL

  • La majorité des encres de tatouage vertes et bleues en Europe contiennent des ingrédients non répertoriés sur l’étiquette, et certaines contiennent même des substances interdites par la réglementation européenne.
  • Un autre problème réside dans la difficulté technique d’identifier certaines substances interdites, comme le Pigment Blue 15, ce qui rend son interdiction difficile à faire respecter.
  • “Les clients et les artistes ont le droit de savoir ce que contiennent les encres qu’ils utilisent.” En effet, si l’on ne connaît pas la composition exacte des encres, il est difficile d’évaluer les risques possibles, qu’il s’agisse d’allergies ou de problèmes de santé à long terme.

Le tatouage est à la mode, notamment en France où le nombre de personnes tatouées est passé de 10 à 18 % entre 2010 et 2018. Une nouvelle étude, publiée dans la revue L’analystesoulève cependant des questions sur la sécurité de certaines encres utilisées. La plupart des encres vertes et bleues distribuées en Europe contiennent des substances non mentionnées sur l’étiquette, et certaines même interdites par la législation européenne.

Encres de tatouage de qualité inférieure

Les encres de tatouage en Europe sont régies par le règlement REACH, mis en œuvre en 2022, qui réglemente l’utilisation d’environ 4 000 substances dans les produits de tatouage. Certains pigments comme le Pigment Blue 15:3 et le Pigment Green 8 ont été interdits. Or, l’étude menée par le chimiste John Swierk révèle que sur dix encres analysées provenant de cinq fabricants européens, neuf ne répondaient pas à ces normes.

Des chercheurs de l’université de Binghamton aux États-Unis ont utilisé la spectroscopie Raman, une méthode fréquemment utilisée dans l’art pour identifier les pigments, pour analyser la composition des encres. Ils ont remarqué deux problèmes. Premièrement, certaines encres ne répertorient pas tous les ingrédients, ce qui constitue déjà un manque de transparence. Et quatre des dix encres analysées contenaient des composants interdits par la réglementation REACH, ce qui pose la question de la conformité des fabricants, mais aussi de l’application de la réglementation européenne.

Le deuxième problème réside dans la difficulté technique d’identifier certaines substances interdites, comme le Pigment Blue 15. Il existe plusieurs structures chimiques de ce pigment, mais une seule d’entre elles est interdite par REACH. Cependant, les chercheurs ont montré que les instruments actuels ne peuvent pas distinguer de manière fiable quelle structure est présente dans une encre. Ce qui rend l’interdiction de ce pigment difficile à faire respecter…

Améliorer les normes de fabrication des encres de tatouage

« Notre étude ne peut pas dire si les tatouages ​​sont sûrs, mais nous pensons qu’il s’agit d’une première étape importante pour répondre à la question : « Les tatouages ​​sont-ils sûrs ? explique John Swierk dans un communiqué. Nous ne sommes pas contre les tatouages, mais nous pensons que les clients et les artistes ont le droit de savoir ce que contiennent les encres qu’ils utilisent. En effet, si l’on ne connaît pas la composition exacte des encres, il est difficile d’évaluer les risques possibles, qu’il s’agisse d’allergies ou de problèmes de santé à long terme.

« Notre travail ne permet pas de déterminer si les problèmes liés aux étiquettes d’encre sont intentionnels ou non, mais il montre au minimum qu’il est crucial que les fabricants adoptent de meilleures normes de production. »

 
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