Frappes israéliennes au Liban | La banlieue de Beyrouth devenue « ville fantôme » après des attaques répétées

La banlieue sud de Beyrouth, densément peuplée et animée, est devenue une ville fantôme où de nombreux bâtiments détruits fument encore et où les décombres encombrent les rues, selon des photographes de l’AFP et des témoignages oculaires.

Mercredi matin, une épaisse fumée s’élevait des immeubles touchés par les frappes israéliennes dans ce bastion du mouvement islamiste libanais Hezbollah, après une nuit de raids particulièrement violents qui ont illuminé le ciel de la capitale libanaise.

Quelques jeunes passaient à moto dans les quartiers presque vides et les habitants se précipitaient pour récupérer quelques affaires dans leurs appartements abandonnés.

« Depuis plusieurs jours, le quartier est devenu une ville fantôme », raconte Mohammad Cheaïto, l’un des irréductibles ayant décidé de rester.

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PHOTO FIRAS MAKDESI, REUTERS

Une femme porte un matelas au poste frontière de Jusiyah, à la frontière syro-libanaise.

Ce conducteur de 31 ans a demandé à ses parents, sa sœur et ses neveux, qui avaient déjà fui le sud du Liban et se sont réfugiés chez lui, de partir vers une zone plus sûre.

Comme eux, la majorité de la population a fui ces derniers jours après des frappes intensives et des ordres d’évacuation de l’armée israélienne relayés sur les réseaux sociaux.

Certains ont trouvé refuge chez des proches ou dans des écoles mises à leur disposition par les autorités, mais d’autres dorment encore en plein air dans les rues de Beyrouth.

C’est dans la banlieue sud que le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a été tué vendredi dans une frappe aérienne spectaculaire. Depuis, les raids n’ont pas cessé.

“La terre a tremblé”

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AGENCE PHOTO FRANCE-PRESSE

Un pompier travaille sur le site d’une frappe aérienne israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth.

Cette escalade intervient après un an de guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et des échanges de tirs transfrontaliers avec le Hezbollah, allié du Hamas.

“La nuit dernière, la terre a tremblé et le ciel s’est illuminé”, a déclaré Mohammad Cheaïto.

Il se souvient avec nostalgie de la vie d’avant. “Nous nous sommes assis au café, les personnes âgées jouaient au backgammon […]le quartier grouillait de monde.

Aujourd’hui, “tout est fermé, les magasins, les restaurants, même les pharmacies”, assure-t-il, affirmant devoir “quitter les banlieues” pour s’approvisionner.

Le Hezbollah a organisé mercredi une tournée médiatique dans la zone où sont basées ses principales institutions.

“Tous les bâtiments qui ont été visés en banlieue sont des bâtiments civils et n’hébergent pas d’activité militaire”, a assuré le chef du département de l’information du Hezbollah, Mohommad Afif, devant un immeuble détruit sur lequel était hissé un portrait de Nasrallah.

Dans un quartier de banlieue, les secouristes fouillent les décombres d’un complexe résidentiel composé de quatre grands immeubles entièrement rasés, à la recherche de survivants.

Dans un autre quartier dévasté, une femme porte un chat dans ses bras devant un immeuble toujours en feu. Les rues sont jonchées de décombres et de nombreuses voitures carbonisées sont visibles.

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AGENCE PHOTO FRANCE-PRESSE

Une femme transporte un chat parmi les décombres dans la banlieue de Beyrouth, le 2 octobre 2024.

“Il n’y a plus de vie”

Des habitants venus en toute hâte récupérer des affaires abandonnées en voiture, chargées de matelas.

“Je suis venu rapidement prendre nos papiers d’identité et quelques affaires”, a expliqué à l’AFP un habitant du faubourg qui a refusé de donner son nom.

Il a découvert que le complexe résidentiel de huit bâtiments derrière sa maison avait été complètement détruit.

Le quartier n’est plus habitable selon lui : il n’y a plus d’électricité, car le générateur du quartier ne fonctionne plus, il n’y a plus d’eau, les magasins sont fermés, les gares aussi. ‘essence.

“Notre appartement est plein de poussière, et il y a une odeur étrange, je suis parti très vite avant d’être asphyxié”, a-t-il raconté.

“Je n’ai vu qu’une ou deux personnes en chemin, il n’y a plus de vie.”

 
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