Racines
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Mêlant combats, signes et mythes, la cinéaste brésilienne Renée Nader Messora et le réalisateur portugais João Salaviza dressent un superbe portrait de trois générations de la communauté indigène Krahôs, luttant pour la préservation de leurs terres du nord-est du Brésil, menacées d’invasion.
Après une projection de la fleur de Buritisa co-auteure, la cinéaste brésilienne Renée Nader Messora, répondant à un spectateur qui parlait de la différence de vision du monde entre les Krahôs – la communauté indigène au sein de laquelle se déroule le film – et les Cupês, un mot qui désigne les non-autochtones en langue Krahô, c’est-à-dire nous –, a utilisé les termes pour infléchir leur sens, voire leur direction tout court. Ce ne sont pas deux visions du monde qui s’opposent, dit-elle, mais deux projets différents pour le monde : deux visions différentes de l’avenir du monde. En réalisant sur le territoire de Krahô, au nord-est du Brésil, une zone protégée mais toujours menacée d’invasion où vit ce groupe d’environ 2000 personnes, une seconde fiction, un récit carrefour aux mille facettes et directions, après le chant de la forêt (2018), de Renée Nader Messora et João Salaviza (cinéaste portugais pour sa part, auteur d’un beau premier long métrage lisboète, Montana, en 2015) ? Sinon proposer une nouvelle approche, ou continuer à aborder étape par étape, cette autre vision du futur ? Rupture du futur où tout est kraho, radicalement terrestre sous les étoiles, sillonnant le monde désenchanté.
Rêves et signes
Plus directement « politique », au sens cupê de la parole, et collective que le film pour adolescents chamanique c’était LE Chanson de la forêtce Fleur de palmiers sauvages – filmé sous Bolsonaro, également en réponse directe à un enfer exterminateur – se déroule