Chien tué dans un piège

La dernière promenade en forêt de Christian Vézina avec son chien, Jazz, s’est terminée de la pire des manières lorsque l’animal a été tué par un piège installé dans un bois fréquenté par plusieurs promeneurs à Sainte-Anne-des-Lacs, dans les Laurentides. L’œuvre d’un braconnier qui « doit répondre de ses actes », dit-il.


Publié à 00h49

Mis à jour à 5h00

Christian Vézina avait l’habitude d’aller se promener dans les bois, derrière sa maison, avec son chien Jazz, un caniche de deux ans et demi. C’est ce qu’il a fait samedi dernier, profitant d’une belle journée de printemps pour une nouvelle promenade dans la nature, où il croisait occasionnellement des voisins promenant leurs chiens. Des familles avec enfants vivent également à proximité.

Le terrain en question appartient à une communauté religieuse, explique M. Vézina en entrevue avec La presse. Il y a le Camp Olier, un camp d’été pour jeunes de 8 à 16 ans fondé en 1954. Les propriétaires acceptaient qu’on puisse s’y promener, explique-t-il, ajoutant qu’il y avait des panneaux sur lesquels il était écrit « Merci aux propriétaires » ou « Soyez respectueux du lieu ».

type="image/webp"> type="image/jpeg">>>

INFOGRAPHIES LA PRESSE

Jazz n’était pas un chien facile, dit-il, mentionnant que les caniches ont la réputation d’être têtus. « On a mis beaucoup d’efforts pour le former, et ce jour-là, voyant qu’il revenait vers moi à chaque fois que je l’appelais, je me suis dit : pas de chance, on dirait qu’on commence à la voir… »

Samedi dernier, Christian Vézina se tenait près du lac Côme-Lalande, où il observait les oies, lorsqu’il a entendu un bruit étrange, suivi d’un cri. Le cri de son chien Jazz qui venait de se prendre la tête dans un piège, probablement destiné à un castor. Sur sa page Facebook, l’homme de 65 ans a écrit qu’il ne décrirait pas la scène dont il a été témoin, car elle était trop difficile à décrire. « Un bruit, un cri. Atroce. Je ne décrirai pas. Mais je vivrai, à partir de ce moment, parmi les pires moments de toute mon existence. Je ne les souhaite à personne. Personne. Jamais. Jazz a la tête prise au piège. Cou cassé. »

« Horreur absolue »

Au téléphone, la voix brisée par l’émotion, M. Vézina n’a pas voulu en dire plus, mais il a qualifié le piège qui a tué son chien d’« horreur absolue ». « Si c’était moi qui avais mis un pied dessus, c’est clair que je n’aurais pas de jambe aujourd’hui. » Le piège était installé tout près d’un sentier faisant le tour du lac, à moins de 200 pieds de la route, précise-t-il. « Il n’y avait rien, aucun signe pour nous avertir qu’un piège y avait été tendu. »

Pour Christian Vézina, il est clair que le piège a été tendu par un braconnier, qui tentait de capturer un castor. Il dit avoir vérifié auprès des propriétaires, qui n’étaient pas informés qu’un tel piège avait été installé sur leur terrain.

type="image/webp"> type="image/jpeg">>>

PHOTO PRISE DE LA PAGE FACEBOOK DE CHRISTIAN VÉZINA

Christian Vézina

Dans un email envoyé à La presse, la directrice générale du Camp Olier, Anne Dupuis, a précisé que les administrateurs du camp et les bénévoles, propriétaires de chiens, « ont toujours pu profiter des nombreux sentiers du camp, en toute sécurité. Nous sommes dévastés d’apprendre qu’un tel incident aurait pu se produire sur nos terres. » Le terrain sera fermé jusqu’à avis contraire, a-t-elle précisé.

Christian Vézina a porté plainte à la police et au ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, mais on lui a fait comprendre qu’il serait difficile d’attraper le responsable avec si peu d’.

Présence de castors

Dans un message publié sur son site Internet le 24 novembre, la municipalité de Sainte-Anne-des-Lacs a également indiqué avoir reçu plusieurs appels concernant la présence de castors sur son territoire. « Dans les cas extrêmes et si les efforts de cohabitation ne suffisent pas, vous devez vous adresser à un piégeur titulaire d’un permis de piégeage professionnel qui saura vous guider dans vos démarches », précise-t-on.

Or, la période du piégeage au Québec est actuellement révolue, explique Gaétan Fournier, directeur général de la Fédération des trappeurs gestions du Québec. « On peut piéger légalement entre le 15 octobre et le 15 mars. La seule exception concerne les cas urgents ou les problèmes majeurs où l’on peut procéder sans permis. »

Dans tous les cas, il est prévu d’installer des panneaux pour informer le public, mentionne-t-il. « Pour le castor, on utilise très souvent un piège mortel et non une cage. Nous recommandons également le piégeage sous-marin, pour éviter des accidents comme celui que vous me décrivez. Il existe aussi des techniques pour éviter ce genre de situation, comme ne pas mettre de leurre qui pourrait attirer un chien », souligne Gaétan Fournier.

Si la façon dont son chien a été tué laisse penser qu’il aurait pu être attiré par des appâts, Christian Vézina avoue n’en avoir aucune idée. Il avoue être en quelque sorte sous le choc depuis le tragique . « Avec deux autres personnes, il nous a fallu 15 minutes pour sortir la tête de Jazz de ce piège. Il était déjà mort, visiblement. »

« Beau grand fou de tout cœur, grande joie bondissante… Merci d’avoir sauvé ma jambe et ma vieillesse », conclut-il.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Bruno Hourcade, grand gagnant des « 12 coups de midi »
NEXT Élimination d’Alex Perron à Get Me Out of Here! réagit grandement au public