empêché d’adopter un bébé en raison de sa maladie incomprise

empêché d’adopter un bébé en raison de sa maladie incomprise
Descriptive text here

Atteinte de sclérose en plaques, une jeune femme qui souhaitait adopter un enfant avec son compagnon a dû faire face à un véritable parcours du combattant après que sa demande ait été refusée avant toute évaluation par son assistante sociale.

“Quand [l’intervenante] a commencé à regarder nos affaires, tout ce qu’elle a vu, c’est mon diagnostic de sclérose en plaques et elle a directement fermé le dossier», raconte Laurence* (nom fictif), le souvenir de ce moment encore vivace dans son esprit.

Peu après leur mariage, la jeune femme, alors âgée de 24 ans, et son mari ont lancé une demande d’adoption régulière au Québec en 2011, une procédure où les parents biologiques renoncent à leurs droits au moment de la naissance.

Ce n’est que bien plus tard, en 2017, que le processus officiel a commencé avec l’envoi de formulaires à compléter. Entre temps, la Québécoise apprend qu’elle est atteinte de sclérose en plaques, une maladie dégénérative qui s’attaque au système nerveux.

« Ce n’est pas une conviction que j’avais. Avec les médicaments et la recherche, ça va très bien», dit-elle encore aujourd’hui, grâce à un médicament qui a mis sa maladie au repos.

« Pas handicapé »

Dès réception de son dossier, l’assistante sociale qui s’occupait de leur dossier a interrogé la neurologue de Laurence, lui demandant l’évolution de la maladie depuis le diagnostic et si elle pensait que la future maman pourrait s’occuper de son enfant à long terme.

“Aucun médecin ne peut décider à long terme pour une personne qui est en bonne santé ou non”, a tranché la neurologue dans sa réponse qui n’a pas suffi puisque le dossier a été refusé.

« À ce moment-là, nous n’avions même pas commencé notre évaluation psychosociale ni rencontré l’intervenante », explique Laurence.

“J’étais au sol, je ne pensais même pas que c’était possible, parce que dans ma tête, j’étais en pleine forme”, se souvient la jeune femme. Je travaille à temps plein, je fais du bénévolat, je suis actif tout le temps, pourquoi ? Pourquoi je ne peux pas ?

Devant cette « injustice », Laurence décide de contacter la Société canadienne de la sclérose en plaques, qui se rapproche du travailleur social pour démystifier la maladie.

Un autre intervenant récupère alors le dossier, prend le temps de rencontrer le couple et accepte de poursuivre les démarches. Leur petite fille les a rejoints alors qu’elle n’avait que 36 heures en 2019.

Une « disparité » avec les parents biologiques

De nombreux parents qui souhaitent adopter sont parfois refusés dès le début de la démarche et avant toute évaluation, raconte Laurence, qui rencontre encore ces cas lors de ses séances de bénévolat dans les groupes d’entraide pour parents adoptifs.

« Il existe une disparité entre l’adoption et la possibilité d’avoir des enfants. Si vous avez un problème de santé, vous pouvez avoir votre bébé vous-même et en prendre soin pour le reste de votre vie, mais vous ne pouvez pas en adopter un », a-t-elle déclaré.

Même si elle comprend l’importance d’avoir une évaluation, elle aimerait tout de même plus « d’ouverture et d’uniformité » lors de ces processus d’adoption.

« Le besoin est là, mais je pense qu’il y a des gens à qui l’entrée a été refusée pour de mauvaises raisons », a-t-elle déclaré.

De son côté, le ministère de la Santé et des Services sociaux a rappelé que les pratiques de sélection et d’évaluation des candidats à l’adoption sont guidées par le Guide de pratique en adoption nationale et par la Loi relative à la protection de la jeunesse.

« Toute personne souhaitant entreprendre un projet d’adoption doit répondre à certains critères, notamment en matière d’antécédents médicaux et financiers », a indiqué Marie-Hélène Émond, porte-parole du ministère.

L’histoire personnelle, le projet de carrière, le réseau de soutien, l’âge, l’état de santé ou encore les expériences vécues de la personne font partie des éléments considérés lors de l’étape d’évaluation psychosociale.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV De plus en plus de voyageurs québécois contractent la dengue à l’étranger
NEXT «Ils vont me tuer»