Huit ans après l’attentat terroriste contre le père Hamel, un film sur ce terrible assassinat sort en salles

Le film « Que demeure notre joie », de Cheyenne-Marie Carron, revient sur le terrible assassinat du père Hamel dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), le 26 juillet 2016. Le film, tourné en fête en région, est sorti ce mercredi 24 avril, dans quelques salles en France. Rencontre avec son directeur.

C’est un film en partie tourné en Normandie, autour d’un drame qui a secoué la région et bien au-delà : l’assassinat du père Jacques Hamel, en pleine messe, dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray le 26 juillet 2016. La réalisatrice Cheyenne-Marie Caron, déjà auteur d’une quinzaine de films, a tenu à rendre hommage à cet homme de foi. Elle a essayé de montrer que À Saint-Etienne-du-Rouvray, dans la commune touchée par cet attentat, musulmans et chrétiens ont choisi de renforcer le dialogue, dans le respect des croyances de chacun.

• Cheyenne-Marie Caron, dans votre film, aviez-vous envie d’aller au-delà de l’horreur ?

En effet, je pense qu’au vu des violences qui ont eu lieu dans l’Église, par respect pour le Père Hamel et pour la famille du Père Hamel, j’ai dû montrer ce qui s’était passé mais avec une certaine retenue. .

• Vous insistez sur deux destins qui se sont croisés pour le pire. Celle d’un homme au parcours chaotique tourné vers la destruction qui a anéanti un homme, tourné vers l’autre et le sacré. Quel message souhaitez-vous faire passer avec ce film ?

Je montre que les jeunes se radicalisent au contact de la prison et au contact d’une interprétation de textes religieux, mais c’est finalement un film d’espoir. J’essaie de montrer ce que le Père Hamel a laissé en héritage, c’est-à-dire une parole d’espérance et de bienveillance.

• Comment le film a-t-il été accueilli par la famille du père Hamel et celle de l’agresseur, originaire de Saint-Etienne-du-Rouvray ?

Roseline Hamel, la sœur du Père Hamel, a assisté au tournage du film puisque j’ai eu la chance de tourner en grande partie au presbytère de l’église Saint-Etienne-du-Rouvray, où vivait le Père Hamel. Je pense que Roseline a apprécié le film, mais il faudra lui demander confirmation !

J’ai également eu un échange avec la mère de l’agresseur, Adel Kermiche, lors de la préparation du film. Elle m’a envoyé un e-mail pour savoir comment j’allais représenter son fils. Je lui ai dit que je n’éviterais pas le crime horrible qu’il avait commis mais que cela resterait un film chrétien où tous les personnages seraient traités avec charité.

Pour revoir l’entretien de Cheyenne-Marie Caron réalisé par Frédéric Nicolas, sur le plateau d’ICI 19/20 France 3 Normandie :

Le film a été présenté en avant-première en Normandie le 16 mars 2024 au Mégarama de Dieppe, et le 14 avril au Kinépolis de Rouen.