La formation des salariés du luxe, au cœur des débats du Fashion Forum 2024

La formation des salariés du luxe, au cœur des débats du Fashion Forum 2024
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Mercredi 24 avril 2024, au Palais de Tokyo, à l’occasion du septième Fashion Forum intitulé « la mode en transformation », les professionnels de la mode, soutenus par les pouvoirs publics et les principales fédérations de la mode*, se sont prononcés en faveur d’une nécessaire revalorisation des pratiques manuelles. les professions. Il s’agit de répondre à la pénurie de main-d’œuvre à laquelle sont confrontées les marques haut de gamme et de luxe.

La première table ronde du Fashion Forum 2024 a porté sur la transmission des savoir-faire. “Il y a un renouveau des métiers liés au savoir-faire, mais tous les besoins ne sont pas satisfaits”, souligne Hans de Foer, directeur des programmes Savoir Faire à l’Institut de la Mode (IFM). De nombreuses entreprises sont obligées de dispenser des formations car personne n’a travaillé dans les métiers manuels depuis plus de vingt ans. Les piscines nécessitent des diplômes appropriés. »

Une affirmation qui rejoint celle d’Amedi Nacer (Simon Fonlupt Production), fabricant de prêt-à-porter féminin de luxe et grandes maisons de couture françaises : « il y a un décalage entre ce qui est enseigné dans les écoles de mode et la réalité des besoins des entreprises. Mon rêve serait de voir des étudiants de l’IFM venir travailler avec nous. Nous avons une mauvaise image de marque, il faut travailler sur l’attractivité de nos métiers.»

Cette perception négative dépasse les frontières de la France, comme le relaye Sophia Kacimi, fondatrice de Zoubida : « L’artisanat (brocarts, broderies) n’est pas valorisé au Maroc, les enfants ont honte de leurs parents artisans. Zoubida est née de la volonté de réinventer le système et de préserver le patrimoine du pays. » Créatrice de pièces originales en « tlamt », tissu d’ameublement emblématique marocain, Zoubida a été spécifiquement récompensée par la Bourse Artisanat & Engagement (25 000 euros), octroyée par le fonds de dotation Maison Mode Méditerranée.

D’une part, la réalité de l’insertion professionnelle des métiers en pénurie. De l’autre, le rêve de devenir directeur créatif

Pour répondre aux besoins de main-d’œuvre, l’insertion professionnelle est la voie choisie par les autres intervenants de cette table ronde. “Nous avons une mission sociale, sociétale et environnementale”, a défendu Jean Soufflet, directeur général de Résilience, un réseau d’ateliers de fabrication textile qui emploie des personnes éloignées de l’emploi. Idem pour Awa Sangaré, fondatrice de HAWA au féminin, engagée pour l’insertion professionnelle des femmes (et qui portera également la flamme olympique à Paris).

“Nous vendons des minutes de travail”, explique le fabricant Amedi Nacer. Pour ce faire, nous faisons appel à une main-d’œuvre disparate entre insertion professionnelle, migrants et sortants scolaires. Collaborer avec les marques nous a permis de gagner quinze points de productivité. »

« On parle de temps de travail, mais le temps, dans ce monde en pleine évolution, s’est rétréci, du fait de la production d’un plus grand nombre de collections », explique le professeur de l’IFM. De plus, les créateurs ne savent plus dessiner ni coudre. Ils viennent avec des idées. » A ce propos, le fabricant de luxe cite l’anecdote d’un designer d’une maison prestigieuse (nom anonyme) venu dans les ateliers à la recherche de collections de musée : « Nous réfléchissons à créer des modèles autour d’un savoir-faire. faire pour favoriser l’inspiration de ces nouveaux profils créatifs. »

« Les savoir-faire, comme la fourrure, disparaîtront, mais d’autres innovations les remplaceront, d’où l’importance de les transmettre. L’idée est de s’approprier les nouveaux outils », a conclu Hans de Foer, ouvrant ainsi la voie à la deuxième table ronde axée sur l’innovation.

  • Le Fashion Forum est soutenu par le ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique et le ministère de la Culture, dans le cadre du Comité stratégique des industries de la mode et du luxe, et organisé par la Fédération française du prêt-à-porter féminin. de la Haute Couture et de la Mode, le Fashion Forum.
 
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