Une résidente de Candiac qui a survécu à un lymphome de Hodgkin diagnostiqué à l’âge de 13 ans a vécu une expérience thérapeutique auprès de personnes qui avaient aussi reçu un diagnostic de cancer en bas âge. Elle a participé à une expédition dans la réserve faunique Vérendrye, en Outaouais, cet été.
Rania El Ghayour faisait partie d’un groupe de 13 jeunes adultes survivants du cancer qui ont dormi à la belle étoile pendant neuf jours, sans électricité ni technologie, afin de se connecter à la nature et de leur permettre d’échanger sur les défis auxquels ils ont été confrontés pendant leurs traitements. Cette expérience a été organisée par l’organisme Sur la pointe des pieds, dont la mission est justement de développer des « aventures thérapeutiques » pour les jeunes atteints de cancer.
« Je suis parti avec l’idée que ce serait une bonne casser « J’ai fait ça pendant l’été et ça m’a permis de déconnecter, confie la jeune étudiante de 20 ans. C’était très enrichissant, je suis revenue complètement changée. Ça m’a fait prendre conscience qu’il fallait que je me concentre sur le moment présent et que j’aie une vision plus positive de mon passé. »
La Candiacoise en rémission a créé de nouvelles relations lors de ce voyage en forêt.
« Chacun racontait sa propre histoire », dit-elle. « C’était bien d’écouter plusieurs expériences différentes. Le fait d’entrer en contact avec des êtres humains qui ont vécu la même chose que moi dans un environnement calme favorise le partage et la sérénité. »
«Stressée» par l’idée que le cancer revienne, la jeune femme s’est dit qu’elle ne devait plus y penser, suite à ses discussions.
« J’ai réalisé que je n’avais pas raison de fonder mes choix de vie sur le cancer et que j’avais de la chance d’être encore là », explique-t-elle. « Cette maladie a déjà suffisamment limité mes choix, je ne peux donc pas la laisser prendre le dessus. »
Rania El Ghayour dans un canoë lors de l’expédition. (Photo avec l’aimable autorisation)
Pas seul
Rania El Ghayour a passé presque toute sa scolarité à l’hôpital en raison de traitements de chimiothérapie, d’autant plus que le cancer est réapparu plus tard dans sa carrière. Elle est désormais en rémission depuis cinq ans.
« Cela a changé ma vie et ma façon de m’impliquer au quotidien pour la cause », dit-elle. « C’est très spécial, quand j’y repense, de me rendre compte que j’ai passé mon adolescence en traitement. »
Elle se sent toujours « chanceuse dans son malheur ».
« J’ai connu d’autres jeunes qui ont eu un cancer et pour qui cela a été plus difficile », déplore-t-elle.
Son expérience avec le cancer l’a affectée à un tel point qu’elle souhaite maintenant redonner à travers ses études en biochimie et médecine moléculaire à l’Université de Montréal.
« Ce que j’aime le plus dans la vie, c’est promouvoir la recherche », dit-elle. « C’est pour cela que je suis en vie. Il ne faut pas oublier qu’il y a des gens qui travaillent dur pour nous aider à survivre. »
« Même si parfois nous pensons que le cancer nous isole du monde, nous ne sommes pas seuls. Tout le monde se bat pour cette cause. »
-Rania El Ghayour
LELes 13 survivants du cancer qui ont participé à l’expédition Sur la pointe des pieds. (Photo avec l’aimable autorisation)