Direction du centre national d’art et de culture Georges Pompidou – .

Direction du centre national d’art et de culture Georges Pompidou – .
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Une gouvernance à consolider et un modèle économique difficile à pérenniser

Si le Centre Pompidou est engagé dans plusieurs projets structurants, ses orientations stratégiques ne sont pas formalisées. Le Centre n’est pas non plus lié à son encadrement par un contrat d’objectifs et de performance depuis 2020. Par ailleurs, la gouvernance interne de l’établissement n’apparaît pas en adéquation avec l’ampleur des projets menés par le Centre. Le contrôle interne n’est que faiblement déployé et l’organisation n’a évolué que très tard pour fonctionner en mode projet. Malgré les efforts déployés par l’établissement pour diversifier ses ressources propres, le modèle économique du Centre Pompidou apparaît difficile à pérenniser. La politique de promotion de sa marque, qui s’est notamment traduite par la création d’espaces éphémères, lui a permis de répondre à une demande internationale en plein essor en matière d’ingénierie muséale. Cette politique commence à porter ses fruits, mais elle gagnerait à être davantage formalisée sous la forme d’une véritable stratégie, adossée à une évaluation exhaustive des coûts à refacturer aux partenaires. Par ailleurs, le Centre dispose d’autres leviers pour augmenter la part de ses ressources propres dans son budget en augmentant sa fréquentation, notamment auprès des visiteurs étrangers, et en développant le mécénat. Elle doit également s’engager dans une plus grande maîtrise de ses dépenses, pour retrouver des marges de manœuvre actuellement freinées par la rigidité de la masse salariale.

Un projet de rénovation insuffisamment maîtrisé et dont le financement n’est pas assuré

Afin d’assurer la pérennité du bâtiment principal du Centre, un ambitieux programme de travaux de rénovation a été défini à partir des années 2010. En juillet 2021, le président de l’établissement a proposé de définir un schéma directeur culturel, consistant à améliorer l’attractivité des espaces intérieurs. L’ajout tardif de ce volet culturel a soulevé des difficultés liées à la gestion du projet, ce qui pourrait entraîner des coûts supplémentaires. Par ailleurs, si le volet technique du schéma directeur est entièrement pris en charge par l’État (378 millions d’euros), le volet culturel devra être financé sur les ressources propres de l’établissement. Dans la mesure où le modèle économique du Centre ne lui permet pas d’autofinancer ses projets, il devra réunir par lui-même et au plus tard début 2025, les 169 millions d’euros manquants pour lancer les marchés de travaux. . Enfin, le lancement de ce projet d’envergure ne dispense pas l’établissement de mettre à jour son schéma directeur de stratégie immobilière, dans le but de rationaliser ses emplacements loués dans le secteur privé.

Un nouveau lieu de réserves dont le coût a grimpé en flèche

La collection du Centre Pompidou, avec près de 122 000 œuvres, constitue la deuxième plus grande collection d’art moderne et contemporain au monde après celle du Museum of Modern Art de New York. Toutefois, les réserves de l’établissement sont en grande partie externalisées dans des locaux loués à des propriétaires privés. Souhaitant trouver un lieu d’accueil permanent, le Centre s’engage dans un projet de construction d’un nouveau site de réserve à Massy. Si le concept de réserves ouvertes au public a permis d’attirer des financements importants de la part des collectivités locales, l’évolution du projet d’équipement technique vers une véritable antenne du Centre n’a pas été sans conséquences sur le dimensionnement des espaces et les coûts de fonctionnement associés. Dans le contexte d’un marché de partenariat public-privé, des dépassements importants par rapport aux estimations initiales sont intervenus en raison de la sous-évaluation de certains postes de dépenses et du contexte inflationniste. Le coût total du projet devrait s’élever à plus de 254 millions d’euros. Par ailleurs, la durée réelle d’amortissement de ces nouveaux équipements, d’une durée théorique de 25 ans, doit être précisée compte tenu du taux de croissance très élevé des collections au cours des vingt dernières années.

Une modernisation de la gestion des ressources humaines trop longtemps reportée

Dans son précédent rapport, la Cour avait noté la nécessité de moderniser la gestion des ressources humaines de l’établissement. Près de dix ans plus tard, force est de constater qu’aucune réforme structurelle n’a été menée dans ce domaine. Le Centre Pompidou maintient des procédures de gestion des ressources humaines qui s’écartent du droit commun dans de nombreux domaines, notamment le statut du personnel, l’organisation et les horaires de travail des travailleurs postés, ou encore les modalités de conduite du dialogue social. Le statu quo ne paraît plus tenable compte tenu des échéances auxquelles est confronté le Centre Pompidou : la gestion des ressources humaines doit redevenir une priorité de l’établissement, pour récupérer les marges de manœuvre en termes de masse salariale et d’emplois qui lui manquent actuellement en vue de la réouverture.

 
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