la propagation mondiale du virus alimente les craintes de contamination humaine

la propagation mondiale du virus alimente les craintes de contamination humaine
Descriptive text here
>>
Une vache a été placée dans un enclos d’isolement pendant 21 jours par mesure de précaution contre l’épidémie de grippe aviaire, dans une ferme de Rockford, dans l’Illinois, le 9 avril 2024. JIM VONDRUSKA / REUTERS

Si la grippe aviaire est un risque sanitaire identifié de longue date, le niveau d’alerte vient de monter d’un cran. La propagation croissante du virus de la grippe aviaire est un problème “énorme inquiétude”a prévenu le docteur Jeremy Farrar, directeur scientifique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), jeudi 18 avril, lors d’une conférence des Nations Unies sur les maladies transmissibles à Genève. « Le H5N1 est une infection grippale qui a commencé principalement chez les volailles et les canards et qui s’est propagée efficacement au cours des deux dernières années pour devenir une zoonose mondiale – une pandémie animale. »a rappelé cet expert mondialement reconnu des maladies infectieuses.

Neuf jours plus tôt, l’organisation onusienne se montrait pourtant plus rassurante. Elle a jugé le risque pour la santé publique «faible pour la population générale» et le risque d’infection « faible à modéré pour les personnes exposées professionnellement », compte tenu du fait que « le virus n’a pas acquis de mutations facilitant la transmission interhumaine sur la base des informations disponibles.

Une rupture de ton révélatrice de la difficulté, pour les experts, à équilibrer les éléments rassurants et les éléments inquiétants de l’épizootie. D’abord les faits inquiétants. Ils sont liés à la souche H5N1 du virus, identifiée pour la première fois en 1996 chez une oie sauvage en Chine. Depuis 2020, le nombre de foyers a explosé chez les oiseaux sauvages et domestiques. Et le nombre de mammifères atteints ne cesse de croître, partout dans le monde.

Dernière espèce touchée : les bovins. Depuis environ un mois, l’infection se propage dans les élevages de vaches laitières aux États-Unis. Des contaminations sans précédent car jusqu’à présent, ces ruminants étaient considérés « les mammifères les moins sensibles aux virus de la grippe aviaire »note Gilles Salvat, directeur de recherche à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).

Une évolution très rapide

Mais ce virus évolue très vite. La crainte, a souligné Jeremy Farrar, c’est qu’il « développe la capacité d’infecter les humains et, comme dernière étape critique, il réussit à se transmettre d’un humain à un autre. » Jusqu’à présent, aucun virus de la grippe aviaire n’a acquis cette capacité. « Pour que ce virus se transmette d’humain à humain, il faudrait qu’au moins deux mutations surviennent dans l’un de ses gènes, le gène de l’hémagglutinine »précise Bruno Lina, membre du Comité de surveillance et d’anticipation des risques sanitaires (Covars).

Il vous reste 70,59% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT Le grand écrivain américain Paul Auster, auteur de « Moon Palace » et de « Leviathan », est décédé à 77 ans