Aujourd’hui, plongée dans l’oeil de Kin Coedel, à l’origine de la série Dyal Thak. Dans ce projet poétique dont nous vous parlions déjà il y a quelques semaines, le photographe souligne l’importance du lien au sein d’une communauté animée par des tisserands. Pour Oeil de poissonil revient sur une de ses images révélant les conséquences de la mondialisation sur les standards de beauté.
« Je me souviens parfaitement du moment où j’ai immortalisé cette jeune fille. Je trouvais son regard magnifique et je voulais qu’il soit au centre de l’image. Quand je lui ai demandé de poser pour moi, elle m’a demandé pourquoi je n’avais pas choisi une autre fille, aux doubles paupières. Sa réaction m’a beaucoup attristé. Ces critères de beauté remontent à l’époque coloniale. Ce sont des normes occidentales qui ont affecté les femmes jusqu’à présent. Après avoir longuement discuté avec elle, lui disant que ses yeux, aux paupières uniques, étaient superbes tels quels, elle finit par accepter. Cet échange m’a marqué. Dans cet endroit isolé du Tibet, on peut se sentir coupé des autres cultures. Cependant, même dans les endroits les plus reculés, la mondialisation continue d’exercer son influence sur chacun d’entre nous de manière inconsciente. »
