« Vous ne visez pas encore, mais vous êtes très attentif. » Dimanche 21 avril, Yannick Malleville et Alain Chastenet délivrent leurs instructions aux résistants tapis en lisière de forêt, armes à la main, depuis une petite route qui longe les bois à Saint-Geyrac (Dordogne). Respectivement président et président d’honneur de l’association Regards, les « réalisateurs » du roman photo « La Panique » guident la photographe Céline Malèvre pour ses clichés.
A travers ce projet, l’ouvrage retrace l’histoire de l’attaque d’un convoi allemand le 14 février 1944, à Rivières Basses, entre Niversac et Les Versannes, par 11 résistants. Ces derniers, qui s’en sont sortis indemnes malgré la faiblesse de l’artillerie, ont blessé plusieurs occupants dans leur embuscade.
Cachés dans la forêt, les résistants attendent le passage de la colonne allemande.
Michel Fauré
Pour cette dernière après-midi de tournage, une des scènes les plus importantes est jouée, à savoir l’attaque de ces résistants contre le convoi allemand. Face aux maquisards, pas de camions de soldats germaniques. « Des side-cars, voitures et camions allemands seront ajoutés à l’infographie, à partir d’images d’archives », précise Yannick Malleville.
C’est le résistant Coco qui a coordonné l’attaque.
Michel Fauré
” Bons souvenirs “
La veille, plusieurs séquences avaient été tournées, notamment à la gare de Versannes (commune de La Douze), où Jacotte recevait le « tuyau » du chef de gare sur le passage de la colonne allemande. Cette dernière, personnage central de l’histoire, est incarnée par Loula, 16 ans et fille de Yannick Malleville. Pour ces deux derniers jours, elle a réuni plusieurs de ses camarades du lycée Bertran-de-Born, à Périgueux, pour jouer le rôle des résistants qui attaquent le convoi. «Ça nous laissera de bons souvenirs», sourit-elle, immortalisant l’instant avec ses jeunes amis.
Alain Chastenet (à droite) guide les comédiens et Céline Malèvre, la photographe.
Michel Fauré
Tous les participants au projet se sont réunis avant de tourner les dernières séquences.
Michel Fauré
Les résistants, qui s’en sont sortis indemnes malgré la faiblesse de l’artillerie, ont blessé plusieurs occupants dans leur embuscade.
Si le tournage s’est bien déroulé, le week-end a été quelque peu bouleversé. L’un de leurs deux véhicules d’époque, qui devait représenter le convoi allemand, s’est retrouvé bloqué la veille du tournage. Enfin, la route départementale où ils avaient choisi de prendre les photos a été empruntée pendant plus d’une heure par les accompagnateurs de l’enduro moto Grappe de Cyrano.
Jacotte, interprétée par Loula, est le personnage principal de l’histoire.
Michel Fauré
Désormais, un long travail commence, avec la réalisation effective de l’œuvre. Le projet fini doit être livré avant fin 2024. « On a hâte de voir le résultat final », s’enthousiasme sa fille Loula. Les futurs collégiens et lycéens du département auront certainement l’occasion d’étudier cet épisode de la Résistance locale lors de leurs cours d’histoire.
La Peugeot 202 de 1941 a été attaquée par des soldats allemands, qui pensaient qu’elle participait à l’attaque.
Michel Fauré
Budget et matériel
Lauréate du budget participatif du Département, l’association Regards a reçu une enveloppe de 6 000 euros pour son projet, sur les 17 000 nécessaires. Le reste est financé notamment par les collectivités, avec en tête les communes de Saint-Geyrac et Boulazac-Isle-Manoire. La structure a été soutenue par deux autres associations : Jadis animations historiques a fourni les armes et les costumes et MCVG Dordogne a prêté une Peugeot 202 de 1941 pour mettre en scène le taxi innocent attaqué par les Allemands arrivant derrière le convoi.
