Les grands-parents de Sébastien Loctin étaient agriculteurs, pâtissiers et traiteurs. « J’ai grandi à Lyon. Nous avons toujours très bien mangé », reconnaît celui qui a créé Biofuture en 2009, après avoir travaillé comme cadre dans l’industrie agroalimentaire. L’entreprise qu’il a fondée est spécialisée dans les huiles, les vinaigrettes et les sauces. Ces produits sont vendus sous deux marques bio : Quintesens dans les magasins bio et .nod dans les grandes surfaces. « Personne ne sait que 90 % des huiles, hors huile d’olive, sont des huiles chimiquement raffinées. Ce sont des produits ultra-transformés. Il faut en sortir et aussi se débarrasser de toute l’huile d’olive qui génère des carences. La graisse est un sujet majeur. C’est le constituant de toutes nos cellules, de nos organes. Si j’ai voulu commencer par les huiles, c’est parce que c’est un enjeu de santé publique », insiste Sébastien Loctin.
Lui-même mange bio depuis 20 ans et le revendique. « Quand j’entends les gens me dire « tu manges bio, c’est austère », je leur dis : « les gars, vous comprenez rien. Je me régale, je cuisine. J’ai simplement choisi de ne plus mettre de pesticides et d’additifs dans mon assiette, car je respecte mon corps et celui de mes enfants ». »
Ce n’est pas le prix qui bloque
Pour Sébastien Loctin, l’argument du prix ne tient pas. « Je pense qu’il faut se méfier lorsqu’un produit n’est pas cher. Pour nourrir la population, il faut payer un agriculteur qui a pris le temps de cultiver les matières premières, de les récolter et de les envoyer à la transformation. Les produits sont ensuite conditionnés et commercialisés. C’est le vrai prix de la nourriture ! »
Le prix est même, selon lui, un faux sujet. « Si les gens qui en ont les moyens mangeaient bio, nous aurions 15 à 20 % de part de marché. Or, nous sommes à 6% ! Qu’est-ce qui bloque ? Ce n’est pas le prix. Les consommateurs qui en ont les moyens ont l’énorme opportunité de pouvoir changer le monde, notre agriculture, notre alimentation, leur santé. C’est merveilleux. Ils doivent utiliser ce pouvoir ! » insiste Sébastien Loctin qui précise qu’il y a 10 ans, « les premiers consommateurs des magasins bio étaient des agriculteurs et des enseignants des écoles ». C’est, selon Sébastien Loctin, un véritable sujet de pédagogie.
Sébastien Loctin est pour lui un entrepreneur engagé qui veut apporter sa contribution : « L’alimentation est un levier extraordinaire pour remettre la santé dans l’assiette des gens, la santé dans la nature, le travail dans nos vies. paysans. C’est incroyable ! »
Il est également le fondateur du collectif En Vérité, qui lutte pour la transparence alimentaire.
