Nadia Tomane, défenseure du patrimoine marocain en France

Nadia Tomane, défenseure du patrimoine marocain en France
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L’amour de Nadia Tomane pour le Maroc et son patrimoine culturel l’a inspirée à créer une association en France, pour la conservation et la préservation de ce patrimoine ancestral. Née en France de parents marocains originaires de Taounate, elle étudie l’informatique à Nancy, avant de s’installer à Paris pendant huit ans.

Avec son mari et ses enfants, Nadia s’installe ensuite en Lorraine, où elle travaille actuellement comme responsable digitale. Grandir en France ne l’a jamais débarrassé de sa fascination pour la diversité culturelle et les traditions du Maroc. D’ailleurs, elle a passé toute sa jeunesse à les découvrir.

« Je cherchais constamment des recettes marocaines sur les blogs », raconte Nadia à Yabiladi. « Mais dans les commentaires, des habitants des pays voisins du Maghreb revendiquent ces plats comme les leurs. Je connaissais mieux les spécialités culinaires tunisiennes et algériennes, ayant grandi dans un quartier diversifié où je les ai découvertes », se souvient-elle.

Une association pour préserver le patrimoine du Maroc

Face aux informations erronées en ligne et aux inexactitudes sur ces aspects traditionnels, Nadia Tomane était suffisamment motivée pour agir et prendre des initiatives. Diffusée en 2016 sur France 2, une émission culinaire qu’elle a regardée sur YouTube en 2018 a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

« Lors de cette émission, un Algérien a présenté la pastilla marocaine comme étant un plat du voisin oriental. Malgré l’objection du deuxième intervenant, l’auteur et réalisateur Yann Arthus-Bertrand, qui a indiqué que ce plat était marocain, elle a insisté sur son origine algérienne », a critiqué Nadia.

«Je me sentais responsable de clarifier les choses. J’ai pris contact avec d’autres Marocains d’Europe qui partageaient mes inquiétudes. Nous avons créé un groupe sur les réseaux sociaux.

Nadia Tomane

Conscients de l’importance d’une approche plus concrète, Nadia et ses collègues passent à l’action. En 2021, ils créent une association baptisée « Patrimoine Marocain ». La structure vise à préserver le patrimoine marocain de l’appropriation culturelle, qui se développe dans la méconnaissance des traditions du pays. L’objectif initial était de lutter contre cette appropriation en ligne, des traditions culinaires aux traditions vestimentaires.

« Petit à petit, nous avons commencé à découvrir, à travers les réseaux sociaux, qu’il y avait beaucoup de propagande contre notre patrimoine », a-t-elle souligné. « Nous avions l’impression que notre identité était mise à mal. Ne sachant pas quelle était la meilleure démarche à suivre, nous avons envisagé de contacter le ministère marocain de la Culture », confie-t-elle.

«J’ai reçu des menaces. Certaines personnes ont essayé de convaincre mon employeur de me licencier. Mais mon amour pour le Maroc est avant tout cela. Je ne fais de mal à personne. Je veux simplement défendre notre patrimoine.

Nadia Tomane

Lutte contre l’appropriation culturelle

L’association regroupe aujourd’hui des dizaines de membres, dont certains préfèrent rester en coulisses. Elle s’efforce de promouvoir la culture marocaine de diverses manières. En 2023, lorsque le henné a été inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, elle a réagi à l’utilisation d’une photo dénatureant cette tradition. « Nous avons contacté le ministère de la Culture et une image plus adaptée a été choisie », se souvient Nadia Tomane.

L’association a également lancé une pétition adressée à l’UNESCO, après la diffusion d’images trompeuses représentant le caftan de Fès, incluses dans la demande de classement du caftan algérien. « Cette situation soulève de sérieuses inquiétudes quant à la préservation de l’authenticité du patrimoine culturel et à la question de l’appropriation culturelle. Nous demandons à l’UNESCO d’examiner attentivement cette affaire et de prendre les mesures nécessaires pour rectifier le dossier soumis par l’Algérie. Il est essentiel que chaque nation puisse préserver et promouvoir son propre patrimoine culturel sans confusion ni usurpation », insistent les initiateurs.

« L’inclusion d’une photographie et d’une vidéo erronées et trompeuses dans le dossier de l’Algérie porte atteinte à l’intégrité des dossiers soumis à l’UNESCO et compromet la représentation fidèle des traditions culturelles de chaque pays.

Pétition concernant la préservation du caftan marocain

Signée par plus de 39 000 personnes, cette pétition vise à « supprimer une photo et une vidéo trompeuses d’un caftan marocain nommé Caftan Ntaâ, du dossier algérien déposé à l’UNESCO, sous le titre ‘La cérémonie du costume féminin dans le Grand Est algérien’. Elle a été transmise à plusieurs responsables marocains, notamment au conseiller royal André Azoulay, à Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire, ainsi qu’à Mohamed Mehdi Bensaid, ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication. .

Le texte a également été envoyé à l’association Timendotes, basée à Bruxelles, mais aussi au Centre de culture judéo-marocaine (CCJM), dirigé par Paul Dahan en Belgique. “Nous savons qu’il y aura davantage d’interactions sur cette question, si elle est adoptée par les responsables marocains”, a déclaré Nadia, tout en soulignant l’importance de la collaboration avec d’autres organisations et chercheurs marocains pour faire avancer les choses.

 
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