Une exposition vous emmène sur les traces de Max Jacob, à Saint-Benoît-sur-Loire

Une exposition autour du poète Max Jacob (1876-1944) est installée à Saint-Benoît-sur-Loire. Ce travail d’un an, réalisé par l’intercommunalité du Val de Sully, permet de présenter l’artiste aux multiples facettes.

“Un véritable athlète d’écriture.” C’est ainsi que Gautier Merget, directeur du service culture-patrimoine à l’intercommunalité du Val de Sully, définit Max Jacob. Ce poète, mais aussi peintre et véritable correspondant dans l’âme (il aurait écrit plus de trente mille lettres à ses amis, parents et connaissances) est à l’honneur depuis jeudi 18 avril, jusqu’au 22 septembre, à Saint-Benoît- sur Loire.

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Pendant quatorze ans, il a vécu à Saint-Benoît-sur-Loire

Cette commune a une résonance particulière puisqu’il y vécut de 1921 à 1928, puis de 1936 à 1944, année où il fut arrêté par la Gestapo, la police politique nazie, avant de mourir huit jours plus tard. Depuis 1949, la dépouille du poète repose à Saint-Benoît-sur-Loire.

« Il a constaté qu’un esprit particulier régnait au sein de la basilique. Il était transporté par l’idée que l’histoire de France avait été écrite ici. »

Gautier Fusion (Directeur du département culture-patrimoine du Val de Sully)

Gautier Merget ajoute : « Lors de sa première période, il est arrivé avec un besoin de sérénité. Il était enthousiaste et invitait souvent des amis, ce qui provoquait quelques bavardages dans le village. À son retour de Paris en 1936, il arrive avec la déception que ses affaires ne marchent pas. Il y a peut-être une ferveur religieuse plus marquée.

Sa vie quotidienne, littéraire et religieuse racontée

Pour lui rendre hommage, l’intercommunalité du Val de Sully a donc créé une salle d’exposition temporaire au Belvédère de Saint-Benoît. Mais aussi installé quinze panneaux chronologiques-thématiques, avenue Célestin-Châteigner, et une exposition photos, à la bibliothèque municipale. L’intercommunalité a pu bénéficier de l’aide de l’association « Les amis de Max Jacob » et du Cercil, le musée mémorial des enfants du Vel d’Hiv, à Orléans.

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Constamment, Max Jacob, a écrit. La communauté de communes présente ici une partie de sa correspondance.

« Max Jacob était d’origine juive. En 1915, il a la vision d’un ange qui le pousse à se convertir au catholicisme. Il chercha à mettre un terme à sa vie dissolue et se consacra à sa foi et à son œuvre. Un abbé de Paris lui recommanda Saint-Benoît-sur-Loire. Il a rencontré le Père Fleureau et est resté deux mois au presbytère, ce qui l’a convaincu de vivre ici », explique Gautier Merget sur les raisons de sa venue à Saint-Benoit. -sur-Loire.

L’exposition présente plusieurs documents, acquis par la communauté de communes ou prêtés par des moines et des particuliers. On y retrouve notamment une partie de sa correspondance, jusqu’à la dernière, juste après son arrestation, le 28 février 1944. « Nous oscillons constamment entre sa vie quotidienne, sa vie littéraire et artistique et sa vie religieuse », explique le directeur de l’Institut. département culture-patrimoine.

“Max Jacob a une trajectoire qui nous amène à réfléchir”

Mais l’hommage au poète ne s’arrête pas là. Dans le cadre des 80 ans de son arrestation, l’équipe du Val de Sully proposera le dimanche 5 mai des visites guidées inédites pour découvrir les quatre lieux où a vécu Max Jacob à Saint-Benoît-sur-Loire.

Le poète a vécu dans quatre lieux de la commune, identifiables au belvédère.

Enfin, des collégiens de l’établissement Saint-Joseph se sont associés à cette exposition, via un concours de dessins dont le but était de représenter le poème L’amour du prochainécrit par l’artiste.

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L’objectif souhaité est multiple selon Gautier Merget : « Permettre aux habitants et aux visiteurs de mieux connaître cette personnalité. D’autant qu’on a pris soin d’apporter des éléments nouveaux. Max Jacob a une trajectoire qui nous amène derrière lui, il y a aussi le message de persécution, d’antisémitisme, de racisme. Il représente à la fois une œuvre et une période sombre de l’histoire.

Thomas Bogard

 
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