la folle histoire de l’invention d’un Belge qui a marqué l’histoire du chemin de fer

la folle histoire de l’invention d’un Belge qui a marqué l’histoire du chemin de fer
Descriptive text here

Les démarches sont compliquées, notamment par l’aspect technique et diplomatique du franchissement des frontières, mais surtout par la guerre franco-allemande de 1870. Et puis, sa famille, de riches industriels, lui coupe de nourriture, car elle ne croit pas au projet.

Le sigle Wagons-Lits que l’on retrouve sur l’Orient Express reprend les lions qui correspondent à ceux que l’on retrouve sur les armes du Roi des Belges.

Mais en 1872, il fonde la Compagnie Internationale des Chariots Couchants (CIWL) avec le soutien du roi Léopold II. “C’est aussi pourquoi le sigle Wagons-Lits que l’on retrouve sur l’Orient Express utilise les lions qui correspondent à ceux que l’on retrouve sur les armes du roi des Belges.», note l’historien.

L’idée révolutionnaire est, d’une part, de créer des voitures-lits avec des compartiments privés luxueux, avec salle de bain, voiture-restaurant, fumoir et salon avec piano et surtout, des formalités douanières simplifiées.

Stéphane Disière explique : «A l’époque, le train devait s’arrêter à chaque frontière pour le contrôle des passeports, puisque l’Europe n’existait pas, et même au-delà. Nagelmackers a réussi à négocier avec chaque pays. Il y avait un responsable par voiture et par train qui récupérait tous les passeports des VIP et qui s’occupait des démarches administratives aux frontières. Il permettait aux gens et aux voyageurs de dormir« .

Âge d’or puis lent déclin

Ses premières voitures-lits furent finalement rattachées aux trains qui circulaient entre Paris et Vienne, puis Paris et Berlin. En 1882, Georges Nagelmackers crée le train de luxe « train éclair », qui relie Paris à Vienne. Ce fut un immense succès, qui lui donna l’idée de l’étendre jusqu’à Constantinople (Istanbul aujourd’hui) : l’Orient-Express était né.

Il fait une opération de presse où il invite des journalistes, des personnalités, des artistes, etc. Pour faire le premier voyage inaugural entre Paris et Istanbul», ajoute Stéphane Disière.

On raconte que lors du premier voyage ouvert au public, Georges Nagelmackers lui-même aurait demandé aux voyageurs de porter une arme à feu par précaution, afin de protéger le train. L’histoire ne dit pas s’ils ont dû les utiliser.

On est dans quelque chose de bien plus raffiné

Les wagons de ce train sont d’un chic jamais vu en Europe à l’époque, dans un style art nouveau. “On est dans quelque chose de beaucoup plus raffiné, avec notamment un gaufrage sur le tissu et les fameux cristaux Lalique qui seront l’emblème de ces trains.», décrit le spécialiste.

Ce train relie ensuite Paris à Istanbul et Bucarest, via l’Allemagne.

L’Orient Express fonctionnera pendant près de 100 ans, avec un ralentissement dû à la Première Guerre mondiale, puis un âge d’or durant l’entre-deux-guerres. C’est durant cette période que de nombreuses nouvelles liaisons apparaissent, notamment avec Athènes.

Nous avons un transfert de clients vers l’avion

Après la Seconde Guerre mondiale, l’Orient Express connaît son lent déclin. “Nous passons à une autre époque», explique Stéphane Disière. “Nous avons un transfert de clients principalement vers l’avion ou, pour les distances plus courtes, la voiture qui prend le relais.“, il continue. La division de l’Europe entre l’Est et l’Ouest a également sa part de responsabilité.

Le service quotidien Direct-Orient-Express, qui relie Paris à Istanbul, cesse définitivement le 20 mai 1977.

La renaissance de l’Orient Express

Pour autant, l’aventure des wagons CIWL n’est pas terminée. Le passage d’un train Orient-Express à Mons en est la preuve.

Le Venice-Simplon-Orient-Express a été créé en 1982 par l’Américain James Sherwood. Ce train est aujourd’hui exploité par la société britannique Belmond, qui appartient à LVMH depuis 2018. Deux trains originaux ont été achetés à la Compagnie Internationale des Wagons-Litters en 1977.

Il y a tout un public qui veut ressentir ces émotions du passé

Nous exploitons la dimension iconique et onirique de ce type de train. Il y a tout un public qui a envie de ressentir ces émotions du passé en reprenant ce train mythique.», analyse Stéphane Disière.

Belmond propose aux voyageurs de rejoindre Paris, Vérone, Venise, Londres, Bruxelles ou encore Istanbul à bord de ce train mythique et tout aussi luxueux, pour la modique somme d’au moins 5 000 euros.

Un autre groupe également en bonne voie

La Compagnie Internationale des Wagons-Litters a été rachetée par le groupe Accor, aux côtés de la SNCF. Le groupe Accor souhaite donc relancer le mythe et a également racheté tous les droits du nom « Orient Express ».

Ils ne sont pas d’époque, mais recréés dans le même esprit que ceux d’antan.

Les Français récupèrent des voitures complètement vides dont il ne reste que la carrosserie. Dans des ateliers situés à Clermont-Ferrand, ils ont reconstitué toute une série de voitures qui, en quelque sorte, sont fictives. Ils ne sont pas d’époque, mais recréés dans le même esprit que ceux d’antan. D’autres sont des voitures complètement authentiques», explique notre spécialiste.

Accor compte faire circuler son train de luxe à travers l’Italie, composé de 12 cabines et 18 suites, à partir du printemps 2025. Le prix : 3 500 euros par personne en cabine de luxe et 4 700 euros par personne en suite.

Un autre train, le Pullman Orient-Express, a été créé par le groupe hôtelier. Les sept voitures, achetées en 2011 par la SNCF, ont également été restaurées. Ce train propose des dîners de luxe au départ de Paris.

En 2021, une exposition Orient-Express a eu lieu au SNCB Train World, à Bruxelles. Cela permettait aux visiteurs d’entrer dans deux voitures originales.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV un candidat de télé-réalité porte de graves accusations contre le chanteur
NEXT Le grand écrivain américain Paul Auster, auteur de « Moon Palace » et de « Leviathan », est décédé à 77 ans