« Avec seulement 3 % des dépenses de santé, la prévention incarne le parent pauvre du secteur » – MAGAZINE DECIDEURS – .

« Avec seulement 3 % des dépenses de santé, la prévention incarne le parent pauvre du secteur » – MAGAZINE DECIDEURS – .
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Décideurs. En France, la stratégie nationale de santé 2023-2033 place la prévention parmi ses domaines prioritaires. Comment les laboratoires Pfizer et les établissements de santé Ramsay contribuent-ils à cette dynamique ?

Sylvie Troy. Nous sommes convaincus qu’il faut dépasser l’approche restrictive du « tout curatif » pour aller vers une approche globale qui commence avant l’apparition des maladies. Avec seulement 3% des dépenses de santé en France, la prévention est le parent pauvre du secteur. Pfizer investit dans différents domaines de la prévention, notamment avec la vaccination à différents âges de la vie, la sensibilisation à la résistance aux antibiotiques, l’observance thérapeutique, le tout en optimisant les parcours de soins, notamment pour les patients souffrant de maladies chroniques. Le groupe participe également au développement d’outils de détection précoce de certaines pathologies cardiaques, entre autres. Notre contribution à Prevent2Care, aux côtés de Ramsay santé et d’Inco, complète cet engagement.

« Adopter les bonnes actions préventives permettrait de prévenir 70 % des maladies chroniques et de sauver 100 000 vies chaque année »

Brigitte Cachon. Adopter les bonnes actions de prévention permettrait d’éviter 70 % des maladies chroniques et de sauver 100 000 vies chaque année. Ces « bons gestes » s’appuient sur des gestes du quotidien comme prendre soin de son sommeil, de son alimentation, de sa santé mentale ou encore pratiquer une activité physique. Aujourd’hui, l’explosion des maladies chroniques se heurte à un manque croissant de soignants. Développer la prévention est donc un acte de santé publique que Ramsay Santé prend pleinement en compte avec le développement des centres de soins primaires. Ces centres, sur le modèle de la filiale suédoise du groupe, s’attachent à maintenir le capital santé des citoyens, avant même qu’ils ne tombent malades, au travers de soins au forfait et non d’une rémunération à l’acte.

Le soutien de Prevent2Care s’étend au-delà des start-ups. Pourquoi avez-vous choisi de promouvoir également des projets associatifs ?

ST Selon les territoires, les enjeux sanitaires diffèrent. Les associations ont une connaissance fine des populations locales qui leur permet d’apporter des solutions plus adaptées aux besoins. En parallèle, les start-up développent des solutions innovantes au bénéfice des citoyens. Les associations représentent ainsi un pilier qui contribue au déploiement optimal de ces innovations auprès des populations en attente. C’est en ce sens que Prevent2Care se démarque.

avant JC Chaque année, nous parcourons la France à la recherche de projets de prévention innovants. Les associations ciblent parfois des problématiques de niche en proposant ces mesures de prévention à des populations éloignées des soins. A Lyon, l’association Premiers de cordée a pour objectif de proposer aux enfants handicapés des activités sportives adaptées et personnalisées directement dans les hôpitaux. Si les start-up cherchent à lever des fonds, les associations envisagent un développement portant sur des aspects extra-économiques. Cette différence constitue une force. Les contributions de chacun ont permis de soutenir plus de 110 structures et de toucher 5 millions de personnes via Prevent2Care.

« Les contributions de chacun ont permis de soutenir plus de 110 structures et de toucher 5 millions de personnes via Prevent2Care »

Quel accompagnement apportez-vous aux start-up ?

avant JC Avec l’incubateur, les start-up bénéficient de l’expertise de nos équipes. Chaque projet a son lien, avec les talents de Pfizer pour les innovations en recherche et les médecins de Ramsay Santé pour les systèmes de parcours de soins. Ils bénéficient ainsi d’un point de vue expérimenté en matière de réglementation, d’accès au marché et de terrains d’expérimentation optimaux pour leurs solutions. Lors du lancement de Prevent2Care en 2018, nous étions les seuls à proposer ce type d’accompagnement pour développer les innovations en matière de prévention. Ces deux thèmes ne sont pas toujours naturellement liés dans l’esprit de chacun. La prévention est souvent qualifiée de contrainte et ne serait pas innovante. Le 5e La promotion de l’incubateur a révélé beaucoup de créativité, non seulement numérique mais aussi organisationnelle ou relationnelle, avec de nouvelles thématiques comme la santé environnementale.

Sur quels segments ces structures opèrent-elles ?

ST Les start-up et associations Prevent2Care déploient des projets de prévention primaire, pour prévenir l’apparition des maladies, au stade secondaire, afin de détecter les maladies qui n’auraient pu être évitées par la prévention, limiter leur progression ou les faire disparaître. facteurs de risque, et au stade tertiaire, pour éviter les rechutes et améliorer la qualité de vie.

“Avec des actions préventives adaptées, l’espérance de vie en bonne santé en France pourrait augmenter de 14 ans pour les hommes et de 18 ans pour les femmes”

Une attention particulière est portée aux projets dédiés aux jeunes générations, qui vivent une période propice à l’intégration de mécanismes de prévention bénéfiques tout au long de la vie. Ces jeunes jouent également un rôle de vecteur, notamment envers leurs aînés.

avant JC Avec des mesures préventives adaptées, l’espérance de vie en bonne santé en France pourrait augmenter de 14 ans pour les hommes et de 18 ans pour les femmes. Parmi les start-up que nous avons accompagnées, Dépist&vous entend favoriser la détection précoce des cancers pour assurer une rémission plus rapide. Dans la start-up danoise I Bedste Fald, un judoka apprend aux soignants à aider les personnes âgées à tomber correctement pour ne rien casser. Il explique que la peur de tomber chez les personnes âgées génère, outre leur isolement, une fragilité globale due à une sédentarité associée à une perte musculaire. En leur apprenant les bons réflexes, on s’attaque au problème à la racine. Enfin, l’association Banlieues Climat va à la rencontre des jeunes du quartier pour échanger afin de les sensibiliser aux enjeux climatiques impactant leur santé.

Quels acteurs manquent selon vous dans ce projet de prévention ?

avant JC Au-delà de Pfizer Innovation France et de la Fondation Ramsay Santé, Elior Santé participe activement à Prevent2Care sur les questions de nutrition. Pour l’instant, nous n’avons pas de partenariat majeur avec les pouvoirs publics, hormis nos rencontres annuelles de prévention santé, parrainées par le ministère chargé de la santé et de la prévention. La dernière édition a eu lieu le 4 avril, sur le thème des jeunes et fausses nouvelles en santé. Nous souhaiterions voir les pouvoirs publics plus présents à nos côtés. Nous essayons de capter l’attention et d’initier des actions avec l’ARS, la HAS [les Agences régionales de santé et la Haute autorité en santé, Ndlr] et d’autres autorités sanitaires locales en les invitant à soutenir les initiatives que l’on découvre lors de ce tour de France des associations, en matière de prévention.

« Les mutuelles et les assureurs ont aussi un rôle à jouer dans ce projet de société »

ST Les mutuelles et les assureurs ont également un rôle à jouer dans ce projet de société. Un assuré qui prend soin de sa santé aura moins de risques de tomber malade. Ce cercle vertueux profite à tous : l’individu, le système de santé et la société dans son ensemble, avec les enjeux sanitaires, économiques et sociaux. Tous les acteurs impliqués dans la prévention sont les bienvenus, la meilleure façon de faire bouger les lignes est de capitaliser sur la force du collectif.

L’accélérateur fonctionne même dans les pays nordiques. Quels enseignements la France peut-elle tirer des bonnes pratiques de ces territoires ?

avant JC Les pays scandinaves ne parlent pas de prévention mais plutôt de « soins primaires », terme qui fait référence à la notion de soins primaires. Éviter de tomber malade représente, en soi, un premier acte de soin. La filiale suédoise de Ramsay Health compte 130 centres de soins primaires et seulement 8 cliniques. En France, c’est le contraire. Dans ces pays, il existe un véritable lien entre les missions des médecins, qui se concentrent sur leurs propres tâches comme le diagnostic, et celles des infirmiers, qui assurent les aspects administratifs comme le renouvellement des ordonnances, les entretiens ou la vaccination. Autre exemple, lorsqu’une mère accouche en Suède, elle reste 24 heures à la maternité. La première année, une infirmière lui rend visite et les rendez-vous avec le pédiatre n’auront lieu que si l’enfant tombe malade. En France, les rendez-vous chez le pédiatre sont programmés plusieurs fois par an pendant que votre enfant se porte bien. Ces pratiques, encore balbutiantes en France, pourraient ainsi contribuer à répondre à la pénurie de médecins.

Commentaires recueillis par Léa Pierre-Joseph

 
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