Le test salivaire, un nouvel outil de diagnostic de l’endométriose

Le test salivaire, un nouvel outil de diagnostic de l’endométriose
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Diagnostiquer l’endométriose n’est pas facile. Plusieurs années peuvent s’écouler entre l’apparition des symptômes et le diagnostic. L’arrivée d’un test salivaire sur le marché suscite donc de nombreux espoirs. La société commercialisant le test a même avancé qu’il révolutionnerait complètement le diagnostic de l’endométriose. «Ce n’est pourtant pas vraiment le cas», souligne le Dr Antonella Martino, gynécologue aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Par ailleurs, « même si ce test peut être acheté sur internet, nous recommandons de l’utiliser dans le cadre d’une consultation spécialisée, lorsque les bilans cliniques et radiologiques n’ont pas permis de poser un diagnostic », poursuit le spécialiste. Son champ d’application reste donc à déterminer individuellement.

De nombreux tests sont déjà effectués pour diagnostiquer l’endométriose. Au Centre d’Endométriose des HUG, par exemple, le cheminement vers le diagnostic suit un chemin précis. « Tout d’abord, un entretien détaillé avec la patiente permet d’établir si elle présente des symptômes évocateurs (lire encadré), explique le médecin. Le bilan comprend un examen gynécologique complet qui comprend souvent une échographie endovaginale, afin de rechercher des lésions d’endométriose. Ce bilan est complété par une IRM pelvienne, révélant la présence de lésions sur d’autres organes, notamment l’intestin ou le diaphragme.

Cependant, dans le cas de l’endométriose péritonéale, forme de la maladie où les lésions sont petites et superficielles, les examens cliniques et d’imagerie ne sont pas toujours concluants. Dans ce cas, seule la laparoscopie, intervention chirurgicale mini-invasive, permet de poser un diagnostic définitif. « Elle a un double objectif : diagnostique et thérapeutique. La procédure permet de visualiser et d’exciser les lésions. De plus, cette méthode peut également aider à identifier d’autres causes potentielles de douleur », explique le Dr Martino.

De nombreux points restent à clarifier

Comment le test salivaire peut-il alors s’inscrire dans ce parcours bien balisé ? “Aux HUG, nous ne le proposons pas en routine, car l’entretien avec le patient et les examens complémentaires suffisent généralement à poser le diagnostic.” La plupart du temps, la maladie est donc diagnostiquée sans test. Ceci peut néanmoins être proposé dans les cas où il n’est pas possible d’objectiver les lésions par imagerie chez un patient symptomatique. Cependant, en cas de test positif, la laparoscopie reste nécessaire pour confirmer le diagnostic. « Le nouveau test apporte des informations supplémentaires, mais ne modifie pas nécessairement le traitement. Toute avancée scientifique dans le domaine de l’endométriose est néanmoins la bienvenue, car cette maladie a été trop longtemps négligée par la recherche », poursuit le spécialiste des HUG.

Le lancement du test s’appuie sur une étude portant sur 200 patients symptomatiques âgés de 18 à 43 ans. Une deuxième étude sur 1000 patients a récemment confirmé les résultats de la première, mais de nombreux points restent à préciser, notamment son efficacité sur les formes asymptomatiques également. ainsi que sur les différents types d’endométriose.

Symptômes de l’endométriose

L’endométriose, bien qu’elle puisse être asymptomatique, se présente généralement par des douleurs pelviennes, notamment lors des règles, lors du passage des selles ou des urines, ou lors des rapports sexuels (dyspareunie), mais également par des douleurs lors de l’ovulation. “Il n’est pas “normal” d’avoir des douleurs importantes pendant les règles”, souligne le Dr Antonella Martino, gynécologue aux HUG. Toute douleur réfractaire au traitement antalgique et impactant la vie quotidienne mérite une investigation plus approfondie. Il est important dans tous les cas d’en parler avec votre gynécologue ou de contacter un centre spécialisé. L’endométriose peut également entraîner des difficultés à concevoir. Ceci est donc parfois découvert lors d’un bilan de fertilité. « Si une patiente ne parvient pas à tomber enceinte après un an de rapports sexuels réguliers, il est quand même conseillé de consulter », conclut le gynécologue.

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Publié dans Planète Santé magazine n°52 Mars 2024

 
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