Le Dr Ameerudden a exercé à l’hôpital Victoria pendant neuf ans. Puis, face à l’augmentation alarmante de l’obésité à Maurice et à ses potentielles complications, il suit une formation en chirurgie bariatrique sous la direction du Professeur Nocca de l’Université de Montpellier. Il a effectué sa première intervention chirurgicale à l’hôpital Artemis.
Pouvez-vous nous parler de la chirurgie bariatrique laparoscopique que vous avez récemment pratiquée ? Quels sont les principaux objectifs ?
La patiente a subi une gastrectomie en manchon associée au traitement d’une hernie hiatale par laparoscopie. Il souffrait d’une obésité sévère concomitante à un diabète de type 2 et à un reflux gastro-œsophagien. Les trois pathologies ont déjà considérablement diminué grâce à cette intervention et pourraient même bientôt être en rémission totale des symptômes du diabète et du reflux. La chirurgie bariatrique laparoscopique est une procédure mini-invasive qui aide les patients obèses à perdre du poids.
Au cours de la procédure, des instruments spéciaux sont insérés à travers de petites incisions dans l’abdomen, permettant au chirurgien de traiter l’estomac et les intestins sans avoir recours à de grandes incisions. L’opération vise à réduire la taille de l’estomac afin de limiter la quantité de nourriture qu’un patient peut ingérer.
Comment cette chirurgie profite-t-elle au patient ?
En plus d’une perte de poids significative, cette intervention pourrait aider à traiter des maladies associées à l’obésité, comme le diabète de type 2, l’hypertension artérielle, l’apnée du sommeil et les maladies cardiaques. De plus, la chirurgie bariatrique peut améliorer la qualité de vie des patients en améliorant leur mobilité et en augmentant leur estime de soi.
Quels sont les changements potentiels après l’intervention ?
Après une gastrectomie en manchon, les patients peuvent subir plusieurs changements physiques et psychologiques. Une perte de poids importante peut entraîner une amélioration des conditions médicales, une augmentation de l’énergie, une meilleure mobilité et une meilleure qualité du sommeil. Cependant, certains patients peuvent rencontrer des difficultés telles que des carences nutritionnelles, des ajustements dans leurs habitudes alimentaires et des changements dans leur image corporelle.
La gastrectomie en manchon peut avoir un impact sur l’estime de soi des patients. Certains peuvent ressentir une plus grande confiance en eux après avoir perdu du poids. Cependant, des changements physiques rapides, l’adaptation à un nouveau mode de vie et la gestion des attentes en matière de perte de poids peuvent entraîner des difficultés émotionnelles. Un soutien psychologique et un suivi médical adaptés sont donc essentiels pour aider les patients à s’adapter aux changements postopératoires et à maintenir leur bien-être général.
Quelle est votre analyse de la situation de l’obésité à Maurice ?
L’obésité constitue un problème majeur de santé publique dans le monde. A Maurice, son incidence est en constante augmentation. Les facteurs qui y contribuent sont multiples : mauvaises habitudes alimentaires, sédentarité, facteurs génétiques, environnementaux et socio-économiques. L’obésité augmente le risque de développer des maladies chroniques et certains cancers. Il est donc crucial de prévenir et de gérer l’obésité en promouvant une alimentation saine, l’activité physique, l’accès à des soins adaptés et en sensibilisant aux risques. En outre, il est essentiel de lutter contre la stigmatisation et la discrimination à l’égard des personnes obèses et de promouvoir une approche holistique prenant en compte les aspects physiques, émotionnels et sociaux de l’obésité. Grâce à une approche intégrée et aux ressources disponibles, nous pouvons atténuer son impact sur la santé publique et améliorer la qualité de vie des personnes touchées.
