Par Anaëlle Montagne
Publié le
14 avril 24 à 17h40
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Les caisses de l’Opéra National de Bordeaux (ONB) se vident. Et par extension, le Situation sociale de ses salariés et de ses programmation culturelle prendre un coup.
Fabien Robert, ancien vice-président de l’ONB et conseiller municipal d’opposition, a voulu tirer la sonnette d’alarme suite à la publication de son budget prévisionnel pour 2024. Deux mois plus tôt, il avait déjà souligné que les employés étaient sous l’eau : « Si les choses ne changent pas, , on va couler”, confiaient-ils à L’actualité bordelaise.
La situation financière de l’Opéra
Aujourd’hui, après un détournement de fonds majeur De 2,2 millions d’euros, la situation financière de l’ONB est « sous contrôle ». Toutefois, la Chambre régionale des comptes précise que cela « nécessite une vraie vigilance ».
Aujourd’hui, 75 % des revenus de l’Opéra proviennent de la Région, de l’État ou de la Ville, qui contribue à hauteur de 16,7 millions d’euros sur un budget total de 32,5 millions – soit l’Est. sa plus grande subvention à un partenaire. Le problème : les dépenses « augmentent plus vite que les revenus ».
Nous avons 1,9 million d’euros de trésorerie nette dans le fonds, tandis qu’un mois de dépenses équivaut à 2,7 millions d’euros.
Pour information, à fin 2022, la trésorerie s’élève à 3,5 millions d’euros. A cela s’ajoute la baisse de la participation de la Région (de 1%), qui creuse encore davantage le déficit financier.
Quelles sont les conséquences ?
« Tout cela a d’abord des conséquences sociales importantes » souligne Fabien Robert. Ils avaient poussé les employés à boycotter la cérémonie de vœux annuelle. « Nous avons une dizaine de postes de cadres vacants ou avec des titulaires en congé, et récemment le ballet réclamait de meilleures conditions de travail », ajoute l’édile municipal.
Situation financière et sociale impacte inévitablement le programme culturel de l’ONB. “On fait moins d’opéra et moins de représentations”, confie Pierre Guillou, délégué syndical Force ouvrière à l’Opéra de Bordeaux.
Fabien Robert explique qu’en 2022-2023, “neuf opéras étaient annoncés mais quand on regarde ceux qui mobilisent vraiment les artistes bordelais, il n’y en avait que trois”. Le reste sont en fait des « opéras de garage » : des productions externes sont embauchées pour venir se produire et repartir.
« Que font les artistes internes pendant que nous faisons appel à des artistes de l’extérieur ? », demande Fabien Robert. La situation aurait également des conséquences sur la réputation de l’ONB, dont la qualité était jusqu’ici comparée à celle de l’Opéra de Paris.
“Nous sommes inquiets pour l’opéra, inquiets compte tenu des charges salariales (…) et inquiets de voir que notre Opéra national ne fait plus vraiment d’opéra”, conclut Fabien Robert.
Vers un transfert de l’ONB vers Bordeaux Métropole ?
D’autres solutions demeurent pour accompagner une transformation de l’Opéra, comme le transfert de l’ONB de la Ville à la Métropole. Il deviendrait un établissement public de coopération culturelle (EPCC), où toutes les collectivités qui le financent siègent au conseil d’administration au prorata des sommes qu’elles y injectent.
« La question, s’il y a transfert, sera de savoir qui paie quoi, explique Fabien Robert. Quelle part la mairie de Bordeaux va-t-elle continuer à financer et combien la Métropole acceptera-t-elle de mettre sur la table ? » Ces questions restent pour l’instant sans réponse.
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