encore « beaucoup trop » d’abus, des boîtes réduites désormais disponibles

encore « beaucoup trop » d’abus, des boîtes réduites désormais disponibles
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Deux minutes nous auront suffi. Faisant semblant d’avoir mal au dos lors d’une téléconsultation avec un médecin inconnu sur Doctolib à la veille d’un week-end, nous avions facilement obtenu fin 2023 une prescription de Tramadol, un antidouleur puissant parfois détourné de sa prescription initiale pour ses aspects « psychoactifs ». Au point de rendre certaines personnes dépendantes et de provoquer de graves intoxications, parfois mortelles.

C’est justement pour lutter contre ces « abus » que l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a demandé aux fabricants de commercialiser des boîtes plus petites. Ceux-ci « sont arrivés progressivement à partir de la fin de l’année dernière, et nous pouvons désormais les utiliser », nous précise Philippe Vella, directeur médical de l’ANSM.

Près de 14 millions de conditionnements de Tramadol ont été vendus en 2020 en France, auxquels s’ajoutent 20 millions associant Tramadol et Paracétamol, selon l’Assurance maladie. Ce médicament, qui appartient à la famille des opioïdes, est « le premier signalé dans les notifications d’usage problématique, le premier impliqué dans les décès dans l’enquête ». Décès toxiques dus aux analgésiqueset il est cité dans l’enquête Ordonnances suspectes », dévoile l’ANSM.

Convulsions et décès

Selon de nouvelles données qui seront publiées prochainement, le service d’addictovigilance a collecté 222 signalements en 2022 contre 215 en 2021, alors que les ventes de Tramadol ont diminué de 4% sur la même période. «C’est beaucoup trop», avons-nous déclaré à l’ANSM.

Ces cas incluent des abus, des problèmes de sevrage, des situations de dépendance, des convulsions… mais aussi sept décès. Le tramadol représente à lui seul 40 % des intoxications mortelles par analgésiques, devant la morphine et la codéine, selon les dernières données jusqu’en 2021.

Face à ce constat, l’agence sanitaire avait déjà abaissé de douze à trois mois, en 2020, le délai maximum de prescription des analgésiques contenant du Tramadol. Ensuite, l’ANSM a souhaité agir sur la taille des cartons. Ceux traditionnellement commercialisés, de 30 comprimés chacun, peuvent encore exister. Mais les fabricants du Tramadol et de ses génériques ont également été sollicités l’année dernière pour produire des versions de 10 et 15 comprimés ou gélules seulement.

Cette mesure “vise à réduire les risques d’usage prolongé alors qu’il n’est pas nécessaire, et donc d’abus et de dépendance, et à limiter les possibilités de stockage familial et donc les risques pour les proches qui n’en auraient pas besoin”, précise Philippe Vella, reconnaissant que ce médicament est « très efficace » contre les douleurs intenses.

Les pharmaciens ont désormais la responsabilité de délivrer le médicament « dans des emballages les plus petits possibles, adaptés à l’ordonnance ». Par exemple, pour deux comprimés par jour pendant cinq jours, une boîte de d suffit. Et Philippe Vella de conclure : « Tous les laboratoires ont joué le jeu et nous disons désormais aux prescripteurs et aux pharmaciens : allez-y, proposez des coffrets plus petits ! « .

 
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