Le 18 décembre 2023, la vamorolone (Agamree®) a reçu l’autorisation de mise sur le marché (AMM) de l’Agence européenne du médicament (EMA) pour les garçons atteints de dystrophie musculaire de Duchenne (DMD) âgés de 4 ans et plus, ajoutant ce stéroïde de synthèse à l’arsenal thérapeutique disponible pour le maladie. Développée par les laboratoires ReveraGen et Santhera, la vamorolone continue d’être évaluée dans cette maladie ainsi que dans la dystrophie musculaire de Becker.
Après les premiers résultats publiés en 2022, de nouvelles données d’un essai clinique en double aveugle évaluant la vamorolone par rapport à la prednisone ou à un placebo ont été publiées en mars 2024. Dans cet essai, 121 garçons atteints de DMD âgés de 4 à 7 ans ont été répartis en six « groupes de traitement ». » :
• deux groupes ont été traités pendant un an par 2 mg/kg/jour ou 6 mg/kg/jour de vamorolone ;
• deux autres ont été traités pendant 6 mois par de la prednisone ou un placebo. Après un mois sans traitement, ils ont été divisés en deux groupes chacun, qui ont reçu 2 mg/kg/jour ou 6 mg/kg/jour de vamorolone pendant les 5 mois suivants.
Efficacité de la vamorolone sur la motricité proche de la prednisone
Après un an de traitement, la vamorolone à la dose de 6 mg/kg/jour préserve la marche, la capacité à se lever du sol, ou encore la vitesse pour gravir 4 marches, de manière plus marquée que la faible dose de 2 mg/kg/jour. Quelle que soit la dose administrée, la comparaison avec le placebo montre un bénéfice significatif du médicament sur la fonction motrice.
Si, sur cette dernière, la vamorolone à 6 mg/kg/jour et la prednisone ont des effets similaires, la prednisone semble globalement plus efficace, selon les données obtenues au cours des 6 mois durant lesquels elle a été comparée à la vamorolone. Mais lorsque les participants initialement sous prednisone sont passés à la vamorolone à forte dose, les bénéfices ont persisté jusqu’à la fin de l’essai, démontrant également son efficacité.
Un moindre impact sur la croissance confirmé après un an
L’essai montre que six mois de prednisone ralentissent la croissance, ce qui n’est pas le cas de la vamorolone : avec ce médicament (à 2 comme à 6 mg/kg/jour) on suit une évolution normale et ce pendant au moins un an. Chez les participants préalablement traités par prednisone, le passage au traitement par vamorolone permet un retour à une courbe de croissance normale.
Gain de poids dépendant du patient avec la vamorolone
Les auteurs ont souligné la difficulté de juger des effets du produit sur la prise de poids : en effet, cela semble dépendre des patients, d’autant qu’avec la croissance, le poids augmente également. Cependant, une prise de poids est observée avec 6 mg/kg/jour de vamorolone et avec la prednisone, alors qu’elle est limitée avec 2 mg/kg/jour de vamorolone. Dans un essai précédent, une prise de poids sur 30 mois de traitement par vamorolone existait avec la dose élevée, ce qui a conduit une partie des participants à réduire la dose de 6 à 2 mg/kg/jour, permettant ainsi un retour à la normale. normale.
La vamorolone reste bien tolérée sur le long terme, avec un faible impact sur les constantes sanguines, hépatiques ou encore les biomarqueurs urinaires.
Sources
Efficacité et innocuité du vamorolone pendant 48 semaines chez les garçons atteints de dystrophie musculaire de Duchenne : un essai contrôlé randomisé.
Dang UJ, Damsker JM, Guglieri M. et al.
Neurologie. 12 mars 2024;102(5):e208112.
Efficacité et innocuité du vamorolone par rapport au placebo et à la prednisone chez les garçons atteints de dystrophie musculaire de Duchenne : un essai clinique randomisé.
Guglieri M, Clemens PR, Perlman SJ et al.
JAMA Neurol. 2022;79(10):1005-1014.
Efficacité et innocuité de la vamorolone dans la dystrophie musculaire de Duchenne : un essai d’extension ouvert et contrôlé, non randomisé, de 30 mois.
Mah JK, Clemens PR, Guglieri M et al.
Réseau JAMA ouvert. 2022 ;5 (1)
