Chantal Cusin-Berche, peintre et directrice de centres d’art, est décédée

Chantal Cusin-Berche, peintre et directrice de centres d’art, est décédée
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Chantal Cusin-Berche, à Paris, le 25 mars 2018. FRANÇOIS HA MINH TINH

Dotée à la fois d’une forte conviction, celle de la nécessité d’être au plus près des artistes, et de remarquables qualités de manager, elle était l’une de ces chevilles ouvrières sans lesquelles la culture en France pourrait dépérir, mais aussi un cas assez rare d’artiste qui a géré avec succès de grandes institutions. Chantal Cusin-Berche est décédée à Paris, lundi 8 avril, à l’âge de 79 ans.

Née le 18 juin 1944 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), elle étudie la peinture à l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris, et entame une carrière artistique. Entre 1965 et 1983, elle réalise environ vingt-cinq expositions personnelles, tant en France qu’à l’étranger. C’est à ce titre qu’elle s’implique, en 1984, dans la gestion des premiers centres d’art, et notamment du Centre d’art contemporain Pablo Neruda de Corbeil-Essonnes (Essonne), qu’elle dirige jusqu’en 1992. A cette date, elle prend la direction d’un nouveau lieu, La Ferme du Buisson, à Noisiel (Seine-et-Marne) : elle y innove et attire un large public en multipliant les événements transdisciplinaires, mêlant notamment plasticiens et chorégraphes en les incitant à travailler ensemble.

Ce fut le cas d’une exposition phare : « Entre/Actes », en 1993, montrait, issue de la collaboration entre Jean-Michel Othoniel et Daniel Larrieu pour Rideauxqui concluait une résidence de trois ans du chorégraphe à La Ferme du Buisson réunissant maquettes et croquis préparatoires, le décor de Loïc Le Groumellec pour le ballet Gisèlele travail de Richard Serra pour Le Sacre du Printemps dans la version de Tanaka Min.

Lire la critique (en 1993) : Article réservé à nos abonnés À La Ferme du Buisson, des plasticiens au service des chorégraphes

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Ou la rencontre entre le peintre Aki Kuroda et la chorégraphe Stéphanie Aubin pour L’heure bleue, mais aussi les costumes créés par Hélène Delprat pour La résurrection rouge et blanche de Roméo et Juliette (1990), de Sony Labou Tansi, chorégraphié par la compagnie Paul Les Oiseaux, et des sculptures de Richard Deacon pour le Rambert Ballet de Londres. Il y a aussi le travail de Jean-François Lacalmontie pour Dominique Boivin, en 1990 ; ceux de François Morellet (1926-2016) pour Andy de Groat (1947-2019), en 1986 ; et Ernest Pignon-Ernest pour la compagnie Doussaint-Dubouloz.

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On lui doit aussi en ce lieu des expositions plus « classiques », si l’on peut employer ce terme pour évoquer celle de Daniel Tremblay (1950-1985) qui s’est tenue à Noisiel en 1994. S’en suit une autre exposition qui a laissé des traces dans les mémoires, la l’année suivante, « Maisons-Cerveaux ». Organisée avec Nathalie Ergino, alors directrice du fonds régional d’art contemporain Champagne-Ardenne, elle a montré, entre autres, Absalon, Pascal Convert, Hubert Duprat, Jimmie Durham, Fabrice Hybert et Patrick Van Caeckenbergh qui ont travaillé comme pionniers sur « le phénomène de spatialisation de l’activité mentale ».

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