Le peintre voyageur Nicolas de Staël fait escale à la Fondation de l’Hermitage à Lausanne

“C’est tellement triste sans peinture, sans vie, que j’y vais comme je peux”, » écrit Nicolas de Staël (1914-1955). Figure incontournable de la scène artistique d’après-guerre, il peint sans relâche durant sa courte carrière, brusquement interrompue par son suicide à l’âge de 41 ans.

Le résultat est une œuvre abondante de près d’un millier de tableaux. La Fondation de l’Hermitage, à Lausanne (Suisse), en a sélectionné une centaine. Des tableaux forts qui retracent les multiples inspirations du peintre à découvrir jusqu’au 9 juin 2024.



Exposition « Nicolas de Staël » à la Fondation de l’Hermitage, à Lausanne, jusqu’au 9 juin 2024.

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(FRANCE 3 ALPES / I. Pernet-Duparc / S. Worreth / G. Neyret)

Ébloui par les paysages, les scènes de la vie quotidienne et les gens qui l’entourent, Nicolas de Staël traduit sans cesse la lumière, les couleurs et le mouvement en mêlant abstraction et figuration. Chaque tableau attire le regard, suscite l’envie de s’en approcher et presque de les toucher. Parce que plonger au cœur du génie de Staël, c’est aussi se laisser emporter par l’émotion pure et découvrir comment la peinture appliquée à la truelle réussit à transformer la matière en poésie.. « Nicolas de Staël est un artiste qui vous saisit et ne vous lâche plus. Il faut voir ses tableaux en vrai, il y a une puissance, une intensité, c’est avec cette intensité qu’il a vécu » confie Sylvie Wuhrmann, directrice de la Fondation de l’Hermitage.

Parmi les tableaux qui captivent le visiteur, il y a l’emblématique Parc des Princes (toile qui a été vendue 20 millions d’euros en 2019 lors d’une vente chez Christie’s, un record pour l’artiste). Créé en 1952, ce tableau marque un tournant dans le tableau de Nicolas de Staël. En mars, il a assisté au match France-Suède au Parc des Princes, à Paris. Le premier match international en soirée, éclairé par des projecteurs. Il connaît à peine les règles du jeu, mais il est ébloui par ce spectacle. Les silhouettes mouvantes des joueurs, leurs maillots colorés qui semblent surgir de la nuit noire le fascinent.

Dès son retour à l’atelier, il se met au travail, très inspiré. Il se rendra compte tous une série de tableaux dédiés aux footballeurs et à ce chef-d’œuvre. L’immense toile mesurant 3,5 mètres sur 2 mètres retrace cette toute nouvelle expérience visuelle. « C’est un homme qui est en combat, un peu au corps à corps avec la peinture, avec la matière, avec la lumière. C’est un sentiment de jubilation qui s’est emparé de Nicolas de Staël devant ce tout nouveau spectacle d’hommes et de couleurs en mouvement”, explique Sylvie Wuhrmann.

À côté de la Parc des Princesl’exposition lausannoise retrace chronologiquement les évolutions successives de l’artiste, depuis ses premiers pas figuratifs et ses toiles sombres des années 1930, jusqu’à ses tableaux peints à la veille de sa mort prématurée en 1955.

Né à Saint-Pétersbourg, Nicolas de Staël a 3 ans lorsqu’éclate la Révolution russe. Contraint de fuir avec sa famille, orphelin très tôt, cet exilé cherchera tout au long de sa vie de nouveaux horizons, de nouvelles sensations – et donc de nouvelles façons de peindre. Depuis Bruxelles où il étudie, il voyage à travers la France puis l’Espagne et le Maroc avant de revenir à Paris jusqu’à la fin des années 40.

Son arrivée en Provence en 1953 marque un nouvel attrait. Dans son atelier de Lagnes, village proche d’Avignon, Nicolas de Staël produit intensément. Il oriente ses recherches vers la couleur pure. Une nouvelle palette qu’il n’avait jamais expérimentée auparavant. Jaunes, oranges et rouges sont poussés à leur paroxysme, de Staël n’hésite pas à jouer sur les déséquilibres entre teintes et lumière. C’est durant cette période qu’il peint le portrait de sa fille Anne, des natures mortes et qu’il revient à la peinture de paysage. Le résultat est éblouissant. »un paradis tout simplement aux horizons illimités », comme le décrit Nicolas de Staël.

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« Agrigente » de Nicolas de Staël, 1953-1954. (FRANCE 3 ALPES)

Éternel voyageur, il parcourt la Méditerranée en emmenant sa famille en van découvrir l’Italie. et la Sicile où il dessine au feutre les ruines antiques d’Agrigente et de Syracuse. “C’est une couleur hors de la réalité qu’il a extraite de son éblouissement et en même temps, c’est aussi une couleur émotionnelle qu’il traverse en ce moment”raconte encore Sylvie Wuhrmann.

Le 16 mars 1955, à l’âge de 41 ans, il se suicide à Antibes en se jetant dans le vide, laissant une toile inachevée (Le concert). Si l’essentiel de son œuvre dure une quinzaine d’années, son œuvre est sans cesse renouvelée. : son « nécessité inévitable de tout casser quand la machine semble tourner trop doucement » invite le public à voyager aux côtés de cet insatiable génie de la forme.

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Nicolas de Staël dans son atelier. (FRANCE 3 ALPES)

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Nicolas de Staël dans son atelier. (FRANCE 3 ALPES)

Nicolas de Staël dans son atelier. (FRANCE 3 ALPES)

«Rétrospective Nicolas de Staël» à la Fondation de l’Hermitage de Lausanne jusqu’à 9 heures Juin 2024.

Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h Nocturne le jeudi jusqu’à 21h

 
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