« Développer de nouveaux traitements contre le cancer »

« Développer de nouveaux traitements contre le cancer »
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Sur quoi portent vos travaux de recherche et quelles sont les problématiques associées ?

Nous travaillons depuis de nombreuses années sur les mécanismes de résistance aux thérapies ciblées contre le cancer, notamment dans le cancer du rein métastatique dont l’incidence est en constante augmentation ces dernières années. Ces thérapies ciblées sont dites « anti-angiogéniques » : leur but est de bloquer l’angiogenèse tumorale, c’est-à-dire la création de vaisseaux sanguins qui irriguent la tumeur. Nous sommes partis du constat que, dans le traitement du cancer du rein, ces thérapies ont une efficacité certaine mais transitoire : les rechutes sont en effet systématiques, même si elles surviennent à des moments différents selon les patients. Certains ne répondent pas immédiatement au traitement, d’autres connaissent une rechute au bout d’un an et d’autres encore après plusieurs années. Nous avons donc étudié précisément les mécanismes de rechute dans ces différents cas afin d’affiner les traitements proposés pour améliorer la survie des patients.

À partir de 2015, de nouveaux types de traitements, les immunothérapies, sont apparus. Nous avons donc étendu nos recherches et mené des études comparatives entre thérapies anti-angiogéniques et immunothérapies. Nous avons par exemple montré que les mécanismes de résistance que nous avons identifiés permettent de prédire l’inefficacité des immunothérapies chez certains patients. À partir de là, nous avons développé la recherche sur de nouvelles molécules pour sortir des impasses thérapeutiques et proposer de nouveaux traitements plus efficaces.

En quoi la molécule que vous avez découverte apporte-t-elle de l’espoir pour le développement de nouveaux traitements contre le cancer ?

Cette première molécule, fruit d’une collaboration de longue date avec nos collègues de l’Institut de Chimie de Nice, devrait faire l’objet d’essais cliniques que nous espérons mener d’ici un an (au plus tôt), ce qui est très encourageant. . L’une de ses propriétés est d’inhiber la vascularisation tumorale en ciblant des récepteurs membranaires spécifiques que nous avons découverts. Ces récepteurs sont également présents sur les cellules tumorales et sur les cellules immunitaires présentes dans les tumeurs, qui induisent une inflammation chronique. La molécule agit donc à 3 niveaux : elle inhibe la formation des vaisseaux sanguins tumoraux, mais aussi la prolifération des cellules tumorales et l’inflammation chronique. Nous avons également constaté que cette molécule renforçait les effets des immunothérapies actuellement utilisées en clinique. On peut donc imaginer de nouveaux traitements qui reposeraient sur une combinaison de plusieurs thérapies. Cette découverte nous donne de grands espoirs pour améliorer les traitements contre le cancer du rein métastatique, mais aussi contre plusieurs autres cancers.

À quels autres types de cancer avez-vous étendu vos recherches ?

Nous avons étendu nos recherches à 3 autres types de cancers : les cancers de la tête et du cou, les médulloblastomes pédiatriques, un type de tumeur cérébrale chez l’enfant, et le mélanome de l’uvée, le cancer de l’œil le plus fréquent chez l’enfant. l’adulte. Dans le cas des médulloblastomes pédiatriques, l’enjeu est très important : en cas de rechute, ce type de cancer est mortel en quelques mois. Lors de nos recherches sur les mécanismes de résistance aux traitements anti-angiogéniques utilisés dans le cancer du rein chez l’adulte, nous avons identifié un traitement efficace des médulloblastomes pédiatriques, sans induire d’effets toxiques. Suite à cette découverte, un essai clinique va bientôt démarrer pour repositionner ce traitement sur les cancers du cerveau de l’enfant. C’est une preuve très concrète que la recherche contre le cancer progresse, notamment grâce à des soutiens comme celui de la Fondation de France. L’objectif de nos travaux est de développer de nouveaux traitements, moins toxiques, permettant de guérir le cancer ou, à défaut, d’améliorer au maximum la survie des patients. C’est pourquoi nous venons au laboratoire tous les jours.

 
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