la situation grotesque de ce « Français » qui ne parvient pas à récupérer sa carte d’identité

la situation grotesque de ce « Français » qui ne parvient pas à récupérer sa carte d’identité
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Dossier n° 24 00.586. Une audience classique du tribunal administratif de Nice. Les recours contre les refus de titres de séjour et les obligations de quitter le territoire, émis par une préfecture des Alpes-Maritimes « ni présente ni représentée » ce mardi – « comme souvent », souligne le président – ​​se succèdent lorsque le dossier de Luc est appelé devant la justice. rester.

Luc Gueduchi Sayard, né le 9 mai 1955 à Roubaix, justificatif d’état civil, d’une mère française et d’un père franco-algérien… “Mais à l’époque où l’Algérie était encore française”rappelle son avocat Me Riadh Jaidane.

« Le sans papier en Algérie »

« En 20 ans de tenue vestimentaire, souffle ce dernier, Je n’avais jamais vu une chose pareille. Une histoire digne d’Ubu roi, dans laquelle Luc se voit demander de quitter son propre pays. Direction l’Algérie où sa famille s’est installée au début des années soixante.

« Au moment où les autres Français revenaient »il chuchote, l’a fait « le voyage en sens inverse ». Il n’avait que 6 ans. Dans ce pays qui venait d’acquérir son indépendance au prix d’une guerre, il explique qu’il “de [se] cacher”. À l’école, il s’appelait Mohamed pour éviter les brimades. “J’ai connu des coups de poing”, il chuchote. Ce “malchance” qui le poursuit, c’est même un peu “l’histoire de [sa] vie”. Elle se déroule en Algérie jusqu’en 2016. A la mort de son père, Luc décide de rentrer en France et s’installe sur la Côte d’Azur. Après avoir passé plus d’un demi-siècle, “sans papier”, “illégalement”de l’autre côté de la Méditerranée, commence alors une nouvelle “course d’obstacle”.

Le sexagénaire demande une carte d’identité française à la préfecture. Pour cela, l’administration lui demande de prouver qu’il est légalement établi sur le territoire. « Ce qu’il ne peut évidemment pas démontrer, faute de papiers d’identité »souligne son avocat.

La seule solution est alors de déposer une demande de titre de séjour. En tant qu’Algérien. Sans même que cela soit accepté, « la simple réception de la demande aurait pu suffire à débloquer cet imbroglio administratif », assure son avocat. Et lui permettre de cocher toutes les cases administratives pour récupérer sa carte d’identité française.

Une circulaire restée lettre morte

Sauf que les services de l’Etat ne lui enverront jamais. Luc est contraint une première fois de saisir le tribunal, qui ordonne à la préfecture de lui fournir le précieux document. En contrepartie, Luc s’est vu notifier en novembre dernier un refus explicite de titre de séjour et une obligation de quitter le territoire dans un délai d’un mois.

A 69 ans, « alors qu’il n’aspire qu’à vivre normalementsouligne son avocat, il risque l’expulsion”. Même si sa mère était française, comme ses parents avant elle. Même si leurs frères et sœurs ont leur carte d’identité même s’ils continuent à vivre en Algérie.

Et ce malgré cette circulaire datée de 2016, année du retour de Luc, et signée par le ministre de l’Intérieur de l’époque. Bernard Cazeneuve a écrit à tous les préfets de France pour attirer leur attention sur « les personnes nées avant le 1er janvier 1963 en France métropolitaine, mineures au moment de l’indépendance de l’Algérie. » Comme Luc. «Ils peuvent ainsi emprunter la voie de la procédure de réintégration à la nationalité française». “A tout âge”précise la circulaire ministérielle.

Evidemment resté lettre morte.

Saisi à nouveau ce mardi, le tribunal administratif de Nice se prononcera le 30 avril sur la légalité de cette surprenante obligation de quitter le territoire.

 
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