face aux risques sanitaires, la nécessité d’une prise en charge globale

face aux risques sanitaires, la nécessité d’une prise en charge globale
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Plutôt que des régimes miracles, Anne-Sophie Joly, fondatrice et présidente du Collectif national des associations obèses (CNAO), plaide pour une prise en charge globale.

Comment devient-on obèse ?

L’obésité est une pathologie complexe et multifactorielle. Il existe un bagage génétique : si l’un de vos parents est obèse (IMC supérieur à 30), vous avez 40 % de chances de l’être également. Si les deux le sont, c’est 80 %. Mais il y a aussi des enjeux sociaux, notamment la précarité, l’accès à l’alimentation et aux aliments les moins transformés possibles : si vous avez des difficultés à manger 3 repas par jour, manger 5 fruits et légumes n’est pas votre option. priorité.

Le stress et les traumatismes que vous avez pu subir joueront également un rôle important dans la prise de poids. Il y a aussi les pesticides, les perturbateurs endocriniens et la pollution en général qui sont des facteurs aggravants. Et enfin, la question de l’activité physique : c’est un facteur bien sûr, mais s’il suffisait de faire du sport on aurait résolu le problème depuis longtemps.

Concrètement, quel impact l’obésité a-t-elle sur la santé ?

Il existe 18 pathologies associées, et pas des moindres : maladies cardiovasculaires (accident vasculaire cérébral, arythmie, crise cardiaque…), hypertension artérielle, diabète de type 2, problèmes articulaires, hépatite, apnée du sommeil…

Durant le Covid, ces pathologies présentaient des risques supplémentaires de complications : les personnes obèses représentaient 47 % des patients admis en réanimation et 40 % des personnes décédées. Au-delà du risque viral, ce risque accru s’explique par un système immunitaire souvent affaibli et déjà en proie à une inflammation chronique, ainsi que par des problèmes respiratoires qui peuvent préexister. Enfin, si vous êtes obèse, vous avez également entre 4 et 8 fois plus de risques d’avoir un cancer.

C’est bien entendu sans prendre en compte l’impact psychosocial de la maladie. Lorsque vous êtes obèse, vous avez des pensées tous les jours, des magasins de vêtements aux transports en commun. Vous pouvez également être victime de discrimination, par exemple lors de l’embauche.

Vers qui devriez-vous vous tourner pour obtenir du soutien ?

N’écoutez surtout pas les publicités télévisées et les promesses de régimes miracles ! Mieux vaut perdre 5 kilos définitivement, que 30 kilos d’un coup pour en reprendre 40… Faites confiance aux professionnels de santé, et prenez deux types de rendez-vous : l’un avec un médecin, l’autre chez un psychologue. Les deux approches sont complémentaires.

Il existe également de nombreuses associations de patients qui peuvent vous aider, notamment au sein du CNAO. Préférez les structures agréées par le ministère et essayez-en plusieurs pour voir avec laquelle vous vous sentez le mieux.

Quels conseils donneriez-vous aux personnes obèses ?

Faites-vous confiance ! Il faut arrêter de porter le poids de la culpabilité, de se sentir écrasé par le regard et le jugement des autres. Au contraire, vous devez réussir à avancer, la tête haute, et à vivre une vie que vous seul pouvez vivre.

Travailler avec un psychologue peut vous aider. C’est après avoir moi-même parcouru ce chemin que je me bats aujourd’hui pour la mise en œuvre d’un grand plan obésité au niveau interministériel. Nous avons besoin de tout le monde pour gagner cette bataille.

 
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