Sur le papier, c’était une conférence de presse qui avait toutes les chances de se détériorer. Projeté la veille en ouverture du festival, “Terminal”, la nouvelle sitcom de Canal+ qui se concentre sur le quotidien d’un aéroport, réunit un casting XXL: Jamel Debbouze, Ramzy Bedia, Camille Chamoux, Samuel Djian Bambi, Brahim Bouhlel ou Doully encore. Uniquement des ganaches qui viennent, principalement, du stand-up et/ou de la scène et qui donnent à « Terminal » un faux air de « H », la série mythique du trio Eric – Ramzy – Jamel.
25 ans après la fin de « H », Canal+ relance donc le concept de sitcom tournée devant un vrai public avec Mohamed Hamidi derrière la caméra, réalisateur notamment de « La Vache » avec Jamel Debbouze.
Alors quand tout ce petit monde s’est présenté au salon Marta du Majestic Barrière à Cannes, il y avait de la bonne humeur. Trop même. Ramzy Bedia a commencé par se faire passer pour un faux journaliste travaillant pour « Algérie Magazine ». “Je ne sais pas si tu es bonne mais tu es belle”, dit-il au réalisateur. Quand on demande à Jamel Debbouze si le casting a été difficile à monter, la réponse est directe : “Nous avons pris ceux qui étaient disponibles”. Cette troupe qu’il faut canaliser est joyeuse mais pose l’ADN du spectacle.
Un appareil unique
« La sitcom est un dispositif exigeant, entre le cinéma et la scène, il faut canaliser les acteurs, le public, c’est un sacré paquebot à conduire. C’est un produit très télévisuel, le voir au cinéma comme lors de la séance de Cannes est un peu perturbant”» avoue Hamidi.
Pourquoi placer une sitcom au cœur d’un aéroport ? « C’est un carrefour, un formidable terrain de jeu, poursuit Jamel Debbouze. Nous y sommes tous allés au moins une fois dans notre vie, cela résonne chez tout le monde et porter l’uniforme permet de s’impliquer dans le jeu. ». Quelle était la part d’improvisation dans le tournage quotidien lorsque toute l’équipe descend de scène ? « Cette trame narrative mêlée à l’improvisation donne une énergie incroyable »se souvient Camille Chamoux. “Il n’y a pas deux prises identiquespoursuit Jamel Debbouze. Ce sont tous des gens de scène, ils sont proactifs et l’essence de notre métier est la surprise et il fallait sans cesse surprendre le public présent sur le plateau..
Initiateur du projet et co-créateur de la série, Jamel Debbouze n’a pu s’empêcher d’y jouer un rôle. “Je suis dans le rôle du réalisateur et je vois mes amis s’amuser, ça m’a frustré alors je suis venu m’amuser avec eux”.
Une première saison dans laquelle des invités se sont présentés (Kad Merad, Manu Payet, Camille Cotin) et qui pourrait ouvrir la porte à d’autres beaux CV puisqu’une deuxième saison devrait être tournée à l’automne (Eric Judor est attendu par ses deux anciens amis de ” H » notamment). Cette première saison, disponible dès le 22 avril sur Canal+, a permis à cette troupe de faire connaissance. « Le public était un vrai plus, chaque rire galvanise », conclut Jamel Debbouze. Malgré tout, le patron a dû faire des concessions. “J’ai aimé le projet mais Jamel voulait appeler mon personnage Nicole, se souvient Doully. Si la série fonctionne, je ne voulais pas être arrêtée dans la rue et appeler Nicole. Alors c’est devenu Nikky, c’était ma seule exigence ».
