Michel Sardou dans « Le Monde », entre admiration et agacement

Michel Sardou dans « Le Monde », entre admiration et agacement
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P.Que ce soit pour se réjouir ou pour s’attrister, l’annonce du départ à la retraite de Michel Sardou a été largement commentée. Fin mars, le chanteur a tiré sa révérence sur scène, même s’il y a fort à parier que, encore très, très, très longtemps, ses chansons résonneront encore dans les rues. Les chroniqueurs de Monde qui ont suivi ces cinquante ans de carrière n’ont cessé d’osciller entre l’admiration pour l’artiste populaire et l’agacement face au mastodonte populiste.

Le 14 octobre 1970, Claude Sarraute ne cache pas son enthousiasme pour celui qui a accédé à la notoriété au début de la décennie. Il vient d’enregistrer un premier album dont le titre semble être un manifeste de sa future carrière : J’habite en France. Le journaliste de Monde trouvé chez le jeune homme d’un seul coup « le truc, le punch, le registre, la poitrine et le cœur ». Elle poursuit : « Les bals populaires, Amérique, Amérique, Et mourir de plaisir sont des airs qui accrochent, qui s’accrochent, qui mettent des rossignols dans la tête et des fourmis dans les jambes. Cheveux noirs et regard assorti, poings serrés levés haut, doigts écartés en forme de V, il mène le bon combat, et les victoires qu’il accumule sont toutes à notre gloire. »

Elle a enfoncé le clou d’or chez elle le 6 novembre 1971 : « Michel Sardou, c’est vous, c’est moi, c’est lui, c’est M. Tout-le-monde tel que le définissent, jour après jour, les sondages d’opinion. Il vit en France, et la France n’est pas aussi mauvaise qu’on le pense. (…) Le succès de Michel Sardou relève moins de la critique que de l’étude sociologique. Dans les vers du prêt-à-porter importés de l’étranger, les siens ont un goût de terroir ou plutôt de trottoir, un goût de « samedi soir après le turbin » et de « dimanche matin après l’amour ». »

« Une inspiration originale »

Le 3 janvier 1975, Claude Fléouter n’en est pas moins enthousiaste. « Solidement lié à une tradition française de chanson populaire, Michel Sardou a néanmoins une inspiration originale, et ses chansons (…) savoir raconter une histoire qui est un peu celle de gens ordinaires installés dans la vie ou qui s’y installent, qui ont leur singularité, leur complexité, leur richesse aussi, mais dont les élans restent inachevés. »

Le 29 octobre 1976, le journaliste ne peut que constater que le personnage, comme son homologue de gauche, Maxime Le Forestier, “provoque une véritable haine de la part de certaines personnes”. Et pointez “les gens bien-pensants qui collent une fois pour toutes une étiquette vengeresse sur le dos du chanteur”. “Il a ainsi été décidé que Michel Sardou était le “chantre de la majorité silencieuse””, note Claude Fléouter, qui préfère voir « un chanteur authentiquement populaire et moderne qui, apparemment rien, apporte avec lui un souffle de chaleur, un univers où se mélangent les larmes et les espoirs, l’émotion et une certaine ironie. »

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