Les troubles neurologiques deviennent la maladie numéro un dans le monde

Les troubles neurologiques deviennent la maladie numéro un dans le monde
Descriptive text here

Les maladies affectant le système nerveux – telles que les accidents vasculaires cérébraux, les migraines et la démence – ont dépassé les maladies cardiaques pour devenir la principale cause de mauvaise santé dans le monde, selon une nouvelle analyse majeure publiée vendredi 29 mars. Plus de 3,4 milliards de personnes, soit 43 % de la population mondiale, souffraient d’une maladie neurologique en 2021, soit bien plus qu’on ne le pensait auparavant.

L’étude a été réalisée par des centaines de chercheurs sous la direction de l’Institut américain de mesure et d’évaluation de la santé (IHME), devenu une référence mondiale en matière de statistiques de santé. L’auteur principal de l’étude, Jaimie Steinmetz, de l’IHME, a déclaré que les résultats montraient que les affections du système nerveux étaient désormais « la principale cause de la charge globale de morbidité dans le monde ».

Les cas de troubles du système nerveux ont augmenté de 59 % au cours des trois dernières décennies, a-t-elle expliqué, cette augmentation étant principalement due au vieillissement et à la croissance rapide de la population mondiale.

Les chercheurs ont examiné l’impact de 37 affections neurologiques différentes sur la santé, l’invalidité et les décès prématurés dans 204 pays et territoires entre 1990 et 2021. Ces données ont été utilisées pour estimer le nombre d’années de vie en bonne santé perdues à cause de chaque affection, appelées années de vie ajustées sur l’incapacité. (DALY). L’étude révèle que plus de 443 millions d’années de vie en bonne santé ont été perdues à cause de troubles du système nerveux dans le monde en 2021, soit une augmentation de 18 % par rapport à 1990. Cependant, si l’on prend en compte l’âge et l’augmentation de la taille de la population, les DALY et les décès dus à ces conditions diminuent en réalité d’environ un tiers, affirment les chercheurs.

L’accident vasculaire cérébral, auparavant considéré comme une maladie cardiaque, était de loin la pire affection neurologique analysée, représentant 160 millions d’années de vie en bonne santé perdues. Viennent ensuite dans ce classement une forme de lésion cérébrale appelée encéphalopathie néonatale, la migraine, la démence dont la maladie d’Alzheimer, les lésions nerveuses dues au diabète, la méningite et l’épilepsie. Les troubles cognitifs dus au Covid-19 arrivent au 20ème rang.

La principale raison pour laquelle les maladies du système nerveux ont dépassé les maladies cardiovasculaires dans la dernière analyse est un récent changement de classification de l’Organisation mondiale de la santé qui a déplacé les accidents vasculaires cérébraux dans la catégorie des maladies neurologiques, comme l’explique Jaimie Steinmetz à l’AFP.
Le nombre massif d’années de vie en bonne santé perdues à cause de ces maladies s’explique en partie par le fait que plusieurs d’entre elles peuvent tuer des enfants de moins de cinq ans, comme les traumatismes à la naissance conduisant à une encéphalopathie néonatale, une asphyxie ou une méningite. ” Le fait que les décès surviennent à un jeune âge contribue de manière significative aux années de vie perdues“, elle a ajouté. Les enfants représentent près d’un cinquième de toutes les années de vie en bonne santé perdues, selon l’étude.

Croissance très rapide

Selon l’étude publiée dans la revue The Lancet Neurology, plus de 11 millions de personnes mourront des 37 maladies neurologiques signalées en 2021. Toutefois, les maladies cardiovasculaires restent la première cause de décès, avec 19,8 millions de décès dans le monde en 2022, IHME dit l’année dernière.

Les troubles neurologiques les plus courants sont les céphalées de tension et les migraines. La maladie qui connaît la croissance la plus rapide est la neuropathie diabétique, en raison du nombre croissant de cas de diabète. La plupart de ces conditions sont incurables.

Mais, selon les chercheurs, il existe des moyens de réduire le risque, notamment en réduisant les taux d’hypertension artérielle, de diabète et de consommation d’alcool. Ils ont appelé à faire davantage pour prévenir, traiter et réhabiliter ces troubles, qui touchent de manière disproportionnée les pays les plus pauvres.

La charge neurologique mondiale augmente très rapidement et exercera une pression encore plus forte sur les systèmes de santé dans les décennies à venir.“, a prévenu Valery Feigin, co-auteur de l’étude. Les systèmes de santé publique se dotent donc progressivement d’outils et de techniques toujours plus efficaces pour percer les mystères du cerveau. C’est le cas de la France qui vient de se doter de l’IRM le plus puissant au monde. Il vient de livrer, près de Paris, ses premières images du cerveau humain et est désormais prêt à mieux comprendre son fonctionnement et certaines maladies neurodégénératives ou psychiatriques.

L’IRM la plus puissante au monde prête à percer les mystères du cerveau humain

Nous avons ici un niveau de finesse jamais atteint au CEA», se félicite Alexandre Vignaud, physicien, directeur de recherche au CEA. Le champ magnétique de cet aimant extraordinaire atteint 11,7 T (tesla), permettant d’obtenir des images 10 fois plus précises que celles produites actuellement dans les hôpitaux, où la puissance des IRM ne dépasse pas 3 tesla.

Sur l’écran d’Alexandre Vignaud, des images de coupes de cerveau sont comparées à ce qu’aurait donné une IRM à 3 ou 7 Tesla : « Avec cette machine, nous pouvons voir les minuscules vaisseaux qui irriguent le cortex cérébral ou des détails du cervelet qui étaient jusqu’à présent presque invisibles.», commente-t-il. ” Leur précision est presque incroyable !», s’est enthousiasmée la ministre de la Recherche Sylvie Retailleau dans une déclaration à l’AFP. ” Cette première mondiale permettra de mieux détecter et mieux traiter les pathologies cérébrales.

Nommé ” Isolde», la machine, un aimant de 132 tonnes logé dans un cylindre de 5 mètres de long et aussi haut, composé d’une bobine transportant un courant de 1.500 ampères, possède une ouverture de 90 cm pour accueillir un corps humain. Cette prouesse technique, fruit d’un partenariat franco-allemand, a nécessité plus de vingt ans de recherche.

L’un des objectifs de cette IRM hors du commun est d’affiner la compréhension de l’anatomie du cerveau et des zones qui sont activées lors de la réalisation de certaines tâches. Les scientifiques savent déjà que différents types d’images que nous sommes capables de reconnaître (un visage, un lieu, un mot, etc.) activent des régions distinctes du cortex cérébral. Avec une IRM à 11,7 T, ” nous pourrons mieux comprendre la relation entre la structure et les fonctions cognitives du cerveau, lorsque nous lisons un livre ou faisons du calcul mental par exemple», assure Nicolas Boulant, directeur de recherche au CEA et responsable scientifique du projet.

Mais il s’agira aussi d’élucider les mécanismes à l’œuvre dans les maladies neurodégénératives (type Parkinson ou Alzheimer) ou dans les pathologies psychiatriques (dépression, bipolarité, schizophrénie…). ” On sait par exemple qu’une zone particulière – l’hippocampe – est impliquée dans la maladie d’Alzheimer, on espère donc pouvoir comprendre l’organisation et le fonctionnement des cellules de cette partie du cortex cérébral.», illustre Anne-Isabelle Etienvre, directrice de la recherche fondamentale au CEA.

Les chercheurs espèrent également pouvoir cartographier la répartition de certains médicaments, comme le lithium, utilisés dans le traitement du trouble bipolaire. Le champ magnétique très élevé de la machine permettra en effet d’identifier les structures cérébrales ciblées par le lithium chez les patients et de distinguer les plus ou moins bons répondeurs au traitement. ” Si nous comprenons mieux ces maladies très graves, nous devrions pouvoir poser un diagnostic plus tôt, et donc mieux les traiter.», précise Anne-Isabelle Etienvre.

Isolde restera dédié à la recherche fondamentale pendant un certain nombre d’années. ” L’appareil n’a pas vocation à devenir un outil de diagnostic clinique mais nous espérons que les connaissances acquises pourront ensuite être utilisées en milieu hospitalier.», souligne Nicolas Boulant.

Avec l’AFP

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Le 8 mai, la nouvelle lune portera chance à ces 4 signes astrologiques
NEXT l’attrait culturel de Zonz’art ! pour célébrer la Résistance