Cette enquête met en lumière qu’outre le DJ Arnaud Rebotini, mis en cause par sept femmes, « l’agence d’artistes d’influence » gérait les carrières des groupes de musique électronique Gargäntua et Salut c’est cool. Des groupes dont les membres font également face à des accusations de violences sexuelles. Mediapart met également en avant les interrogations de deux experts concernant les « méthodes utilisées » par le directeur artistique de Wart, Joran Le Corre, accusé d’avoir voulu « dissimuler » ces artistes.
Selon eux, il aurait « minimisé les violences en parlant de rumeurs » lors de la procédure visant le chanteur de Gargäntua à l’automne 2023. Et il « semble avoir travaillé en coulisses pour que [la] interrogé [de l’un des membres du groupe Salut c’est cool en juin 2021] ne faites pas passer le message.
Les trois artistes exclus du catalogue
Ce lundi 1er avril, Joran Le Corre, que la rédaction a tenté de contacter, était injoignable. Mais Eddy Pierres, directeur de Wart Music, a réagi à ces accusations. « Au-delà de l’article de Mediapart, notre position est très claire : Wart est toujours du côté des victimes. Les trois artistes en question ont été retirés de notre catalogue d’artistes et quoi qu’il arrive, ils ne reviendront pas. Ce dernier, Arnaud Rebotini, a été exclu de Wart avant même la publication de l’article de Mediapart, assure-t-il. Et c’est irrévocable. Nous laissons désormais travailler les personnes concernées pour que les victimes soient écoutées, soutenues, accompagnées.
Le directeur de Wart ajoute : « Nous continuons à travailler sur la méthodologie, à suivre et mettre en œuvre des formations sur le sujet, pour être plus pointus, plus pointus, plus réactifs dans la protection des victimes. Nous retravaillons également notre charte interne, qui doit être perfectionnée pour sécuriser davantage nos pratiques de prévention. Cet épisode nous apprend à être plus fermes », conclut Eddy Pierres.
Réunion de crise
Ce mardi 2 avril, une réunion de crise a été organisée dans les locaux du Wart, au SEW, à Morlaix. Et ce afin de déterminer quel message faire passer en interne aux équipes et artistes que le tourneur accompagne. Mais il n’est pas certain que Wart réagira publiquement.
Cette affaire, qui met en cause Joran Le Corre, co-fondateur et pilier de l’association, toujours injoignable, ternit néanmoins son image. Présent à Morlaix depuis 1997, il est un acteur culturel incontournable de la région.
Cela pourrait également mettre en péril son avenir. Les élus continueront-ils à subventionner l’association ? Que deviendrait le SEW sans le W dans Wart ? Le festival Panoramas, dont la prochaine édition est prévue du 4 au 6 avril 2025, est-il en danger ? La première réaction ne se fait pas attendre. Et cela vient du côté des artistes. Le groupe Candeur Cyclone a annoncé dimanche soir sur Instagram qu’il ne collaborerait plus avec Wart. Est-ce que d’autres suivront ?