Une enquête réalisée par Santé Publique France permet de mesurer l’ampleur des troubles musculo-squelettiques au sein de la population.
Plus d’un Français sur deux serait concerné.
Ces troubles constituent la première cause de maladies professionnelles.
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Mettre fin aux maux de dos
A travers un « baromètre santé » dont les résultats viennent d’être dévoilés, Santé publique France permet de mieux mesurer l’ampleur des troubles musculo-squelettiques (TMS) dans notre pays. Les chiffres sont considérables : quelque 58 % des femmes et 51 % des hommes âgés de 18 à 64 ans font état de douleurs liées à des TMS du dos ou des membres supérieurs. Pour l’agence sanitaire, cela confirme – en plus d’autres données – «le poids significatif que représente le TMS« .
Les troubles musculo-squelettiques regroupent diverses maladies du système musculo-squelettique (muscles, tendons, nerfs, articulations). Ils se caractérisent par des douleurs et des inconforts, généralement quotidiens. Les TMS constatés par les médecins sont souvent provoqués ou aggravés par le travail.
Un problème de santé publique
Ces TMS constituent la première cause de maladies professionnelles en France. En pratique, elles couvrent 88 % des pathologies indemnisées par le régime général d’assurance maladie. Les troubles les plus fréquemment rapportés concernent les lombalgies hors sciatique du dos, ainsi que les TMS de l’épaule au niveau du membre supérieur.
Santé Publique France a observé que pour deux pathologies très courantes, à savoir le syndrome du canal carpien et les lombalgies, les interventions chirurgicales se sont révélées efficaces. “relativement stable” en nombre depuis 2018 (respectivement 124 011 et 20 971 en 2022). De 2018 à 2022, cependant, le taux d’incidence des hernies discales lombaires a diminué. Enfin, le syndrome du canal carpien est en diminution chez les femmes, mais en légère augmentation chez les hommes.
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L’étude menée par Santé Publique France apporte d’autres enseignements. Elle confirme par exemple que les TMS reflètent une série d’inégalités socioprofessionnelles au sein de la population. En effet, la fréquence des TMS du dos et du membre supérieur est plus élevée chez les agriculteurs et les ouvriers (pour les deux sexes), ainsi que chez les artisans, commerçants et chefs d’entreprise (pour les hommes) ou encore chez les salariés. (à propos des femmes). Les résultats montrent également que cette fréquence est plus faible parmi les cadres et les professions intellectuelles supérieures.
Une meilleure connaissance des TMS et des catégories de populations qui en souffrent devrait permettre aux autorités d’adapter les campagnes de prévention. Certains secteurs sont plus à risque, qu’il s’agisse de l’industrie manufacturière ou de la construction pour les hommes, ou de la santé humaine et de l’action sociale pour les femmes. Santé publique France recommande donc « cible prioritaire » travailleurs exerçant ces domaines professionnels. Les recommandations de l’agence sanitaire sont nombreuses : adapter les postes, l’organisation du travail ou encore limiter les risques psychosociaux. Parallèlement, il est conseillé de travailler à réduire la sédentarité.