identifier et surveiller efficacement le trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité en pratique privée – .

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Résumé

Le trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité (TDAH) touche 5,9 % des enfants d’âge scolaire et 3 % des adultes, soit environ 2 millions de personnes en France. Cependant, à l’heure actuelle, cette pathologie reste largement sous-diagnostiquée, notamment chez les filles.

La charge du dépistage chez l’enfant et à l’âge adulte repose en grande partie sur les médecins locaux, les médecins généralistes ou les pédiatres. Pour ce faire, les médecins de ville peuvent s’appuyer sur des outils facilitant les entretiens cliniques, sur leur réseau de soins et sur des systèmes d’information et de formation clairs et concis.

jenattention, hyperactivité, impulsivité. C’est par ces trois groupes de symptômes d’intensité variable que se caractérise le trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité (TDAH). [1]. Aujourd’hui, les parents, les enseignants et les médecins scolaires sont plus avisés en matière de dépistage chez l’enfant. [2]. Mais de nombreux enfants et encore plus d’adultes doivent encore être dépistés.

Le rôle central des médecins de ville dans la prise en charge globale, les enjeux de la coordination et du réseau de soins

Dans le parcours de soins classique français, lorsque le médecin généraliste a un doute clinique, il oriente son patient vers un spécialiste. Ce dernier pose le diagnostic, choisit la thérapie, médicamenteuse ou non, psychothérapeutique ou non. Ensuite, il « passe la main » au médecin traitant qui assurera lui-même le suivi.explique le Dr J. Moussa, médecin généraliste.

Lorsque le méthylphénidate est prescrit par le spécialiste, le médecin traitant est responsable de la gestion de ce médicament et de ses éventuels effets indésirables. [3]. Il doit notamment s’assurer qu’il n’y a pas de troubles somatiques (comme une perte de poids par exemple), et que le patient tolère bien le traitement. Le Dr J. Moussa prévient : « En cas de problème psychiatrique comme une décompensation des troubles anxieux et dépressifs, des troubles bipolaires ou des troubles de la personnalité, le suivi du patient sort du cadre de la médecine générale et doit être réorienté vers un psychiatre. »

Pour limiter la saturation des rendez-vous et faciliter le parcours de soins de leurs patients, les médecins de proximité peuvent créer un réseau de coordination des soins en entretenant des relations privilégiées avec des spécialistes. « Travailler en équipe et en bonnes relations avec les psychiatres, pédiatres, neuropsychologues de votre service, pour savoir vers qui orienter les personnes que vous dépistez et raccourcir les délais de consultation. “, conseille le praticien qui souhaite ouvrir une consultation spécialisée regroupant l’expertise des différents professionnels de santé impliqués dans le TDAH.

La mission première du médecin généraliste : détecter les symptômes

Même si le dépistage des enfants est désormais mieux assuré, le TDAH chez les adultes et les filles passe encore trop souvent inaperçu.

Le dépistage des adultes reste à entreprendre

Pour rendre le dépistage plus efficace, il faut garder à l’esprit que si les symptômes du TDAH sont présents dès l’enfance, leur expression peut être accentuée et donc plus visible selon le contexte. « Il y a des moments cruciaux dans la vie qui révèlent le TDAH à l’âge adulte. Une entrée dans l’enseignement supérieur, un départ du foyer familial, une réorientation, un changement d’emploi, un divorce… », explique le Dr J. Moussa. Les médecins locaux doivent être particulièrement vigilants durant ces périodes de la vie où les symptômes, auparavant trop faibles pour être détectés, peuvent s’intensifier.

Une attention particulière devrait être accordée aux filles

Chez l’enfant, il faut prêter attention aux troubles des apprentissages souvent associés au TDAH : dyslexie, dyspraxie, dysorthographie, troubles du langage ou de l’écriture. [4]. « Face à un enfant qui présente ces troubles, il faut enquêter pour savoir comment ça se passe à la maison et à l’école : a-t-il des difficultés à se taire, est-ce qu’il oublie ses affaires, bavarde-t-il ? Oublie-t-il de rendre sa fiche d’évaluation ? ? »conseille le Dr J. Moussa.

Une vigilance particulière doit être portée aux petites filles chez lesquelles les symptômes sont moins visibles et qui restent sous-diagnostiquées. Le sex-ratio est aujourd’hui de 2 à 3 garçons pour 1 fille diagnostiquée TDAH. [5]. Pour améliorer le dépistage, il faudrait parvenir à se débarrasser des stéréotypes de genre et des clichés liés à l’hyperactivité : un enfant (ou un adulte) hyperactif ne saute pas forcément partout, les filles peuvent aussi être hyperactives même si l’expression est moins bruyante…

Symptômes à surveiller

Une addiction, un trouble anxieux, un trouble dépressif chronique ou atypique, pour lesquels les traitements ne fonctionnent pas, peuvent cacher un TDAH non diagnostiqué. Alcool, cannabis ou drogues, je recherche toujours un TDAH lorsqu’un patient consomme des substances afin de calmer une hyperactivité mentale, une agitation ou pour s’endormir. », rapporte le Dr J. Moussa. Pour Christine Gétin, directrice de l’association HyperSupers – TDAH France [6]le constat est le même : dDe nombreux addictologues se sont spécialisés dans le TDAH, car TDAH et addictions sont très souvent associés « . Le TDAH peut également être associé, voire confondu, avec un trouble de la personnalité limite ou un trouble bipolaire.

Pour démasquer un TDAH jusqu’ici passé entre les mailles du filet, des questions simples et rapides peuvent être posées systématiquement, comme s’efforce de le faire le praticien : êtes-vous désordonné, souvent en retard ? Vous oubliez fréquemment vos affaires ou vos rendez-vous ? Pouvez-vous arrêter de penser, rester immobile et vous reposer ? On vous dit que vous parlez trop, vous avez du mal à faire la queue, à attendre votre tour ? Consommez-vous des substances ? Avez-vous des crises de colère fréquentes ? Pouvez-vous passer du bonheur au triste en quelques minutes seulement ?

C’est le questionnement, l’observation des symptômes, leur chronologie et leur contexte, mais aussi l’impact du trouble qui peuvent étayer un dépistage et un diagnostic de TDAH.

Former, informer et accompagner

Il y a quelques années, les personnes qui contactaient l’association étaient majoritairement des parents très avertis. Aujourd’hui, nous recevons des demandes de patients adultes qui souhaitent accéder aux soins, mais qui n’ont pas la même capacité d’investigation. Ils ne sont pas structurés, sont souvent perdus et ont besoin de soutien. » alerte le directeur d’HyperSupers. La plupart des dépistages en cabinet privé concernent aujourd’hui des adultes qui ne se posent pas forcément la question du TDAH, qui n’arrivent pas avec un autodiagnostic. Beaucoup de gens ignorent leurs problèmes, présents depuis l’enfance et installés.

L’accompagnement, une nécessité pour les patients

Le rôle des médecins généralistes prend tout son sens dans l’accompagnement, l’information, la psychoéducation des patients et de leurs proches, et l’accompagnement parental. Pour ce faire, ils peuvent être accompagnés par une infirmière ou un psychologue formé en TDAH et en neuropsychologie. ” Les associations de patients sont également là pour informer et sensibiliser. Des formations en ligne faciles d’accès sont également mises à disposition par l’association. “, dit Christine Gétin [7].

Modules de formation et livrets pour le diagnostic

Les médecins de premier recours, le médecin généraliste et le pédiatre sont les mieux placés pour détecter le TDAH, même lorsque ce n’est pas le motif de consultation. Mais pour cela, il faut savoir reconnaître la pathologie. Les médecins locaux jouent le rôle d’observateurs et d’enquêteurs. Pour détecter le TDAH lorsqu’il n’est pas suspecté, ils doivent être suffisamment informés sur la pathologie, les comorbidités, les troubles associés et sur ce avec quoi le TDAH est confondu. “, observe le Dr J. Moussa. Pour éviter toute perte de chance de dépistage, les médecins locaux peuvent se former [8] [9] et découvrez les symptômes et la présentation clinique du TDAH à l’aide d’outils clairs et concis [10].

Pour accompagner les professionnels de santé, HandiConnect.fr a mis à disposition des fiches conseils auxquelles ont contribué le Dr J.Moussa et Christine Gétin :

D’autres fiches sur le suivi des enfants et des adultes seront publiées prochainement sur le site Handiconnect.fr.

Un véritable enjeu de santé individuelle et publique

Le TDAH n’est pas attribuable à une mauvaise éducation. Il s’agit bien d’un trouble ayant son propre fonctionnement biologique. Son dépistage, son diagnostic et sa surveillance représentent un enjeu de santé personnelle et de santé publique, avec un coût sanitaire, social et juridique. [11] Très important. Les médecins ont un rôle déterminant à jouer et disposent d’outils et de structures dédiés.

 
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