Depuis la fin de la pandémie de Covid-19, la France est confrontée à une résurgence des méningocoques, poussant la Haute autorité de santé à vouloir élargir la vaccination.
La vaccination contre la méningite, qui n’est pour l’instant obligatoire chez les nourrissons que contre une seule famille de bactéries, doit devenir plus largement disponible pour contrer la résurgence de ces maladies, a statué ce mercredi 27 mars la Haute autorité de santé (HAS).
« Si la mise en place des mesures barrières pendant la crise du Covid-19 a permis une baisse notable de ces infections, les dernières données montrent une reprise de la circulation des méningocoques en France », souligne la HAS.
“Le gouvernement suivra cet avis et je salue le travail de la Haute autorité de santé qui va nous permettre de renforcer concrètement notre stratégie de lutte contre les méningocoques”, a commenté le ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux sur BFMTV.
Elle précisera « dans les prochains jours » les modalités de mise en œuvre de cette recommandation.
Un seul vaccin en deux doses
Les méningites sont des infections particulièrement graves du cerveau et de la moelle épinière. Ils sont mortels une fois sur dix et, le reste du temps, entraînent souvent des séquelles neurologiques importantes.
Elles sont le plus souvent causées par un virus, mais aussi parfois par une bactérie, appelée méningocoque. Face à ceux-ci, la vaccination est possible, mais elle est compliquée par l’existence de nombreux groupes différents de méningocoques.
Actuellement, la vaccination n’est obligatoire que pour les moins d’un an contre les méningocoques du groupe C, bien qu’elle soit également fortement recommandée pour le groupe B.
Toutefois, « les sérogroupes W et Y ont progressé de manière significative, notamment chez les nourrissons et les jeunes », souligne la HAS, soulignant notamment le caractère très mortel des infections à méningocoques W.
En conséquence, l’autorité recommande désormais de rendre obligatoire la vaccination des enfants de moins d’un an contre les méningocoques A, B, W et Y, ainsi que C.
La vaccination se ferait avec un seul vaccin – en deux doses – pour les quatre souches A, C, W et Y, et un autre pour la souche B.
La HAS a également modifié ses recommandations pour les plus grands, même s’il ne s’agit pas cette fois de passer à une obligation.
Actuellement, seule la vaccination contre le méningocoque C est recommandée jusqu’à 24 ans, mais seulement si elle n’a pas eu lieu lorsque le patient était bébé.
Désormais, pour les méningocoques A, C, W et Y, une nouvelle dose est recommandée pour les 11-14 ans, même s’ils auraient été vaccinés à moins d’un an.
En revanche, la HAS ne recommande toujours pas le vaccin contre le méningocoque B chez les adolescents et les jeunes adultes, jugeant les infections liées à cette souche trop rares dans cette tranche d’âge.
Margaux de Frouville avec l’AFP
