un métier au cœur du traitement du cancer

Vous travaillez au centre de radiothérapie des Peupliers. Pouvez-vous nous en dire plus ? Quel est le rôle d’un physicien médical ?

J’exerce en tant que physicien médical au Centre de Radiothérapie de l’Hôpital Privé des Peupliers (Ramsay Santé) depuis 2006, un établissement privé parisien proposant un parcours de soins complet, du dépistage au traitement en passant par l’hospitalisation. Ma profession est assez récente, reconnue comme professionnelle de santé depuis janvier 2017. Peu connue du grand public, elle joue pourtant un rôle central dans la mise en œuvre des traitements contre le cancer en radiothérapie.

La radiothérapie, utilisée dans le traitement des cancers, consiste à irradier les cellules cancéreuses d’un patient avec des photons ou des électrons de haute énergie en utilisant des doses de rayonnement précises et ciblées. Mon rôle est donc d’une part d’optimiser ce protocole en définissant le bon dosage de rayonnement aux volumes cibles pour éviter les sous-dosages et les surdosages, et en adaptant la balistique optimale pour chaque patient pour limiter les risques d’irradiation. organes sains situés autour de la tumeur. D’autre part, je dois maîtriser toutes les procédures réglementaires d’assurance et de contrôle qualité de la chaîne de traitement (métrologie, équipements, outillages…) car chaque patient est unique et doit bénéficier d’un traitement totalement personnalisé et sécurisé.

Si je résume, mon quotidien de physicien médical comprend l’analyse technique et clinique des données pour la dosimétrie, la mise en place du protocole d’irradiation, la veille réglementaire, la gestion des risques, l’assurance qualité des machines, la communication avec les équipes internes et les fabricants. C’est un travail d’équipe multidisciplinaire.

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’exercer ce métier ?

Après avoir étudié les techniques nucléaires et atomiques au Maroc, j’ai ressenti le besoin de donner plus de sens à ma spécialisation. J’ai donc poursuivi mes études postuniversitaires en Belgique, en me concentrant sur le domaine des radiations en médecine. Mais ce n’est qu’en France, à l’Institut national des sciences et techniques nucléaires et des technologies de la santé, que j’ai réellement découvert ma passion.

J’ai eu le besoin d’intégrer l’aspect humain dans mon quotidien, et c’est justement ce que me permet de faire le métier de physicien médical, en plus de me tourner vers le domaine du soin.

Ce métier requiert une grande vigilance, une forte responsabilité et une rigueur constante pour se tenir au courant des nouvelles technologies, des traitements innovants et des avancées scientifiques. Il est basé sur le travail d’équipe, ce qui le rend d’autant plus intéressant et dynamique.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce métier ? Et comment souhaiteriez-vous que cela évolue ?

Ce que j’apprécie le plus dans ce travail, c’est la possibilité d’acquérir des connaissances approfondies sur le cancer et ses liens avec l’alimentation, la génétique et l’environnement. De plus, la contribution au bien-être des patients m’apporte une grande satisfaction.

Quant à son évolution, je crois à l’importance de l’intelligence artificielle (IA) pour améliorer la médecine, mais elle est essentielle pour préserver le rôle central de l’humain dans les soins. L’IA peut contribuer à l’analyse des données et à la personnalisation des traitements, mais la relation entre les professionnels de santé et les patients doit rester au cœur du processus.

 
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