la même patte d’éléphant – Libération – .

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L’auteur et illustrateur français Laurent de Brunhoff, décédé vendredi à l’âge de 98 ans aux Etats-Unis, a poursuivi avec succès les aventures de Babar, personnage adoré des enfants du monde entier, créé en 1931 par ses parents.

Il fut, avec son frère Mathieu, le premier enfant à entendre une histoire de Babar. C’était à l’été 1930, dans la maison de son grand-père à Chessy, en Seine-et-Marne : pour consoler son frère malade, sa mère Cécile invente l’histoire d’un éléphant qui découvre la ville. Devant l’enthousiasme de Laurent et Mathieu, leur père, Jean, décide de le mettre en image… « Dans la grande forêt, un petit éléphant est né. Il s’appelle Babar. Six albums se succèdent avant que Laurent, jeune adulte, reprenne le flambeau et continue les histoires. Cet enfant majeur, l’illustrateur Laurent de Brunhoff, est décédé vendredi 22 mars à l’âge de 98 ans aux Etats-Unis.

Les albums de Babar – Laurent en a signé une vingtaine – se sont vendus à des millions d’exemplaires, notamment aux États-Unis, et ont été traduits dans des dizaines de langues. Le succès commence dès le premier album, publié en 1931 aux Editions du Jardin des Modes, avant que la collection ne rejoigne Hachette Jeunesse en 1936.

« Mon père a créé un nouveau style de livres pour enfants : des grands formats, de superbes doubles pages à l’écriture cursive. Ses illustrations étaient un monde réel dans lequel on pouvait s’immerger, plus cinématographique que les petites images qui nous étaient familières, par exemple celles de Beatrix Potter ou de notre bien-aimée Winnie l’ourson. rappelait Laurent de Brunhoff en 2011 dans Les histoires de Babar, le catalogue de l’exposition consacrée aux 80 ans de Babar à la BnF.

« Continuer Babar signifiait prolonger la vie de mon père »

Le roi des éléphants perd très tôt son premier créateur : Jean de Brunhoff meurt de tuberculose en 1937, à l’âge de 37 ans. Laurent est encore un enfant. Il reprendra le personnage à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1946, avec l’album Babar et ce coquin d’Arthur. « Je voulais faire de la peinture abstraite mais j’ai dessiné mon premier album à vingt ans, il a raconté, toujours dans Les histoires de Babar. Depuis que je m’amuse à faire des éléphants comme ça, pour jouer, [ma mère] m’a suggéré de faire un album, ce qui me passionnait vraiment. Dès mon premier album, j’ai eu envie de continuer. « Continuer Babar signifiait prolonger la vie de mon père »dit-il encore, se décrivant comme « babarisé ».

Né le 30 août 1925 à Paris, Laurent étudie la peinture. Il restera fidèle au style de son père en privilégiant les explosions de couleurs et en conservant le grand format. Il a aussi conservé le même esprit de famille naïf, fait de bêtises attachantes et d’une grande douceur générale. En plus Babar et ce coquin d’Arthuron doit à Laurent de Brunhoff Le festival de Célesteville, Babar sur la planète douce ou Babar à Parisdes albums transmis de génération en génération.

Laurent de Brunhoff, qui a également travaillé pour les éditions scolaires chez Hachette et Nathan, s’installe aux États-Unis et épouse l’auteure américaine Phyllis Rose. Il a fait don de planches originales de Babar à la Morgan Library de New York ainsi qu’à la Bibliothèque nationale de France. Sous son règne, Babar devient également un objet de merchandising, décliné en quelque 500 objets, des cartables aux parures de lit, en passant par le papier peint et même le parfum. L’illustrateur Bruno Heitz s’en est amusé en 1990 dans Le grinçant Les avatars du roi tatarreprésentant un roi des éléphants dégoûté de se voir réduit à un siège de toilette : « Je préfère ma rivière à ce marais rempli de requins ! Même s’il doit y avoir une bonne guerre contre les crocs ! Devenir objet de pastiche : la marque des plus grands personnages.

 
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