L’artiste tourangeau Dominique Spiessert est décédé à son domicile de Tours dans la nuit du vendredi 26 janvier au samedi 27 janvier 2024, à l’âge de 71 ans. L’annonce de son décès, dans la matinée du 28 janvier, a suscité une vive émotion dans le milieu artistique tourangeau. communauté dont il était une figure emblématique depuis plus de quarante ans.
Un enfant du cirque Pinder qui a choisi la peinture
Né le 21 septembre 1952 à Angers (Maine-et-Loire), Dominique Spiessert a grandi dans la grande famille du cirque, son grand-père Charles Spiessert ayant créé le cirque Pinder, qui avait son siège à Chanceaux-sur-Choisille. Son père et ses deux oncles avaient suivi le chemin du cirque, mais c’est le monde de l’art pictural que Dominique Spiessert a très vite embrassé.
Aux Beaux-Arts, il rencontre Pierre Vignac, professeur de dessin, qui restera son maître. Il s’est nourri des travaux d’Alechinsky, Miro et Combaz. Adepte de figuration libre et de figuration narrative, il aimait le monde deUbu Roi par Alfred Jarry. La palette graphique de Spiessert était colorée, bigarrée, ludique, libre de toute contrainte et aussi large que débordait son imagination.
Raconter des histoires en dessins
Proche des peintres Speedy Graphito, Ben et de toute une génération de « graphers », Dominique Spiessert a pratiqué une “peinture, dessin” il a dit, « qui laisse place au rêve, aux poèmes qui font raconter des histoires au visiteur ». Bien que son talent soit salué par ses pairs, il n’a sans doute pas eu la carrière artistique qu’il méritait.
Une révélation avec le Japon au début des années 90
On se souvient de ses multiples expositions à Tours et alentours, et de ses performances toujours époustouflantes sur les murs des façades, les vitrines des magasins, les parkings, les caves, comme à Rabelais. Bien qu’il ait beaucoup exercé son talent à Tours et en France, Dominique Spiessert tombe amoureux du Japon au début des années 1990, où de nombreuses galeries l’exposent à Tokyo et Kyoto.
« L’art était sa vie, son mode d’expression, c’est la seule chose qui comptait pour lui. » dit de lui ce matin son ex-femme Christiane, qu’il a rencontré sur scène à l’âge de 17 ans. Dominique Spiessert était un être sensible, à fleur de peau, et le monde qui l’entourait ne lui convenait pas toujours, malgré l’affection de Christiane, leur fille Noémie, ses amis de Tours et d’ailleurs.
Lorsqu’il ne travaillait pas dans son atelier de la rue Jules-Charpentier, c’était sur la terrasse de son quartier général, le bar Le Tourangeau, place du Grand-Marché, que l’on voyait « Dodo » discuter autour d’une tasse de café, saluant les passants. amis avec un sourire et un geste de la main. Une figure artistique tourangelle est décédée.