C’est une figure du secteur audiovisuel guyanais disparue le 24 décembre, la présentatrice puis journaliste, Jacqueline Giffard est décédée à l’âge de 84 ans à Saint-Pierre de la Réunion.
La journaliste Jacqueline Giffard est décédée 18 jours après le décès de son mari Georges Giffard, elle n’a pas surmonté son chagrin. Cette Guyanaise a suivi un parcours remarquable et a marqué de son empreinte les médias audiovisuels guyanais.
Et pourtant Jacqueline Giffard se destinait plutôt à une carrière scientifique. Lorsqu’elle revient en Guyane en 1968 avec un diplôme de biologie, de chimie et une expérience de technicienne de laboratoire de recherche, elle ne trouve pas de travail à Cayenne. Elle opte alors pour l’audiovisuel, l’ORTF, à l’époque, où l’on recherche une personne avec une belle voix et une solide culture générale. La jeune femme avait une voix particulière, chaleureuse et un phrasé très juste. Son talent a été apprécié à la radio et à la télévision.
Jacqueline Giffard connaîtra une carrière très réussie au sein de la société de diffusion de radio et de télévision. De présentatrice, elle devient journaliste puis rédactrice en chef, puis finit à Mayotte comme réalisatrice de télévision et de radio.
Elle vivait à La Réunion depuis 24 ans et revenait régulièrement en Guyane.
Parallèlement à sa carrière journalistique, Jacqueline Giffard crée en 1970 avec son mari Georges, un ballet d’inspiration folklorique baptisé « Les Oyampis », avec la volonté de redonner un nouveau souffle au folklore guyanais. Ce ballet conserve les pas de base, auxquels s’ajoutent une chorégraphie, des chants et des instruments plus modernes. Ce nouveau souffle a attiré de nombreux jeunes, danseurs et musiciens, certains auteurs et compositeurs dont la chanteuse vedette Sylviane Cédia.
Les Oyampis se sont produits dans de nombreux spectacles en Guyane, Guadeloupe et Martinique, et ont participé à des festivals internationaux en France et en Espagne.
Cette vie artistique dura sept ans. Elle s’arrête en 1977 avec beaucoup de regrets.
Avant son départ pour Mayotte en 1997, Jacqueline Giffard a été décorée de l’Ordre National du Mérite à Paris par le PDG de RFO.