Il n’est pas facile de trouver un tee dans un centre de Golf virtuel de nos jours. En raison de l’engouement que l’on constate actuellement partout au Québec, un joueur devra peut-être attendre quelques jours avant de pouvoir frapper sa balle blanche sur un écran à la fine pointe de la technologie.
Il est important de comprendre que le golf virtuel et le golf extérieur sont bien différents. Tout d’abord, le joueur qui se présente dans un centre virtuel loue son écran pendant une heure, où il aura le temps de jouer au moins 18 trous même s’il est un golfeur du dimanche.
Et le coût ? Entre 30$ et 70$ pour une heure de location. Bien sûr, s’il a des partenaires, la facture sera plus lourde car ils auront besoin de plus de temps pour faire un tour complet.
« Il nous fallait une activité pour l’hiver », explique Pierre Tardif, rencontré au centre Saison Golf de Saint-Jérôme. Cela nous permet de jouer sur des terrains sur lesquels nous ne pourrions pas jouer en réalité.
“Nous pouvons jouer sur un terrain différent à chaque fois.”
Mario Désormiers, Gilles Goulet, Germain Traversy et Pierre Tardif sont des adeptes du golf virtuel depuis quatre ans.
Grâce à la technologie actuelle, un joueur peut jouer sur la majorité des terrains de golf à travers le monde, mais aussi ceux du Québec.
«C’est bien réel», renchérit son partenaire Germain Traversy. On peut jouer sur un terrain en Italie, en Suisse ou en Espagne sans payer le déplacement.
Pour 40 $ par personne, les quatre résidents de Saint-Lin se retrouvent chaque semaine à Saint-Jérôme pour s’amuser dans une ambiance festive.
«C’est vraiment moins cher que le golf extérieur», explique M. Tardif. L’été dernier, nous avons suivi un cours où nous avons payé 97 $ par personne pour notre ronde.
Cela leur permet en même temps de ne pas perdre le contrôle en prévision de leur prochaine saison extérieure.
Mario Désormiers était un passionné de ski avant de découvrir le golf virtuel. Il décide de troquer ses planches contre ses bâtons durant la saison hivernale.
« Avant, je faisais du ski, mais depuis que j’ai commencé le golf virtuel, j’ai arrêté », raconte-t-il. Une journée à Mont-Tremblant coûte près de 150 $, sans compter les déplacements et la nourriture.
Évitez les pièges
Malgré la popularité croissante de ce sport, un investisseur ne peut se lancer à corps perdu dans un tel projet.
Tout d’abord, la construction d’un terrain virtuel nécessite 50 000 $ pour un écran comprenant des caméras et des logiciels. Ce montant peut être multiplié par quatre, six ou huit selon la taille de la salle où se situe le centre.
Et on ne compte pas les sommes nécessaires à la construction d’un bar ou d’un magasin de matériel.
«Je voulais compléter une boucle pour tous les besoins du golf, mais pas seulement pour le golf intérieur qui dure cinq mois par année», explique Pascal Garneau, de Golf 3R, qui compte quatre écrans.
« Il faut être créatif pour être rentable. Pour cela, il faut des sources de revenus supplémentaires.
Pascal Garneau (center) with his associates Jonathan Hivon and Mathieu-Charles Pellerin.
Photo fournie par PASCAL GARNEAU
Comme des champignons
Depuis la fin de la pandémie, les centres de golf virtuels se multiplient au Québec tant la demande est forte. Cependant, les propriétaires actuels savent qu’ils devront éviter le piège d’une expansion trop rapide comme on le voit souvent dans le monde des affaires.
Les gens du centre Saison Golf, qui ont ouvert une nouvelle succursale à Lachute avant les Fêtes, prévoient en lancer une autre l’année prochaine si tout va bien.
« Nous ne voulons pas saturer le marché. Il ne faut pas oublier que c’est un sport saisonnier», explique Steve St-Denis.
Visibilité grâce à Tiger Woods, mais…
Un autre facteur pourrait permettre au golf virtuel de gagner encore plus de popularité au Québec : le lancement de la ligue de Tiger Woods et Rory McIlroy, la TGL (Tomorrow’s Golf League), dans les derniers jours en Floride.
Woods et McIIroy, deux personnalités populaires du monde de la PGA, ont investi plusieurs millions de dollars pour mettre en place ce circuit par équipes. Les affrontements sont présentés à Palm Beach Gardens dans un amphithéâtre spécialement construit pour accueillir un simulateur de taille IMAX.
La présence des deux joueurs de la PGA apporte une visibilité et une crédibilité que le sport n’a jamais eu auparavant. Dans le passé, lorsque la technologie n’était pas très avancée, cette discipline était plutôt marginale.
La création du TGL, avec la notoriété de Woods et McIIlroy, pourrait-elle avoir un impact jusqu’au Québec ? Pas vraiment.
«Je ne sais pas s’il y a un lien entre la popularité du golf et l’arrivée de Tiger Woods dans le paysage», mentionne Pascal Garneau de Golf 3R. Ce qu’ils ont fait avec le TGL est fou.
« C’est un nouveau sport qu’ils ont créé. J’étais sceptique, mais il y a beaucoup d’enthousiasme.
Même son de cloche chez un autre propriétaire d’un centre de golf virtuel.
Philippe Foliot et son associé sont propriétaires de L’oiseau à Saint-Sauveur.
Photo fournie par PHILIPPE FOLIOT
«Je ne crois pas que la présence de Tiger Woods aura un impact sur la popularité de ce sport», renchérit Philippe Foliot, de L’oiseau de Saint-Sauveur. Nous constatons une croissance un peu partout depuis plusieurs années.
« Le TGL a-t-il été créé à cause de cet engouement pour le golf indoor ? Je pense que c’est vraiment de pouvoir jouer pendant l’hiver qui est le facteur le plus important.
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