Poutine « prêt » à parler à Trump, mais lui renvoie la balle

Poutine « prêt » à parler à Trump, mais lui renvoie la balle
Poutine « prêt » à parler à Trump, mais lui renvoie la balle

Keystone-SDA

Le président russe Vladimir Poutine s’est dit “prêt” vendredi à des négociations sur le conflit en Ukraine avec son homologue américain Donald Trump, même si ni Moscou ni Washington n’ont avancé de calendrier ou d’agenda pour cette discussion tant attendue.

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24 janvier 2025 – 17h34

(Keystone-ATS) Kyiv a pour sa part rejeté toute discussion sur l’Ukraine « sans l’Ukraine ».

Moscou, Kiev et leurs alliés guettent l’imprévisible locataire de la Maison Blanche sur le conflit ukrainien, auquel il a maintes fois affirmé mettre fin sans jamais expliquer ses intentions.

Une conversation entre Donald Trump et Vladimir Poutine, longuement discutée mais pas encore concrétisée, est perçue comme une étape importante. Depuis une semaine, le Kremlin comme la Maison Blanche souhaitent ce dialogue.

Le président américain « s’est dit prêt à travailler ensemble », a rassuré Vladimir Poutine vendredi lors d’un entretien à la télévision d’État.

“Nous avons toujours dit, et je tiens à le souligner encore une fois, que nous étions prêts à ces négociations sur les questions ukrainiennes”, a-t-il ajouté.

“Dès que possible, voire immédiatement”

Un peu plus tôt, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, avait déclaré attendre des « signaux » de Washington sur le sujet.

Elle n’a donné aucune indication quant au calendrier ou à la nature de ces signaux. Le président Trump s’est déclaré jeudi prêt à rencontrer Vladimir Poutine « dès que possible », voire « immédiatement ».

Dénonçant « une guerre ridicule », il a assuré que le président ukrainien Volodymyr Zelensky était « prêt à négocier un accord ».

Les positions de M. Trump sont difficiles à identifier à ce stade. Son pays est le premier soutien militaire de l’Ukraine et il a critiqué cette aide à plusieurs reprises, mais il a aussi récemment menacé Moscou de sanctions supplémentaires faute d’accord avec Kiev.

Vladimir Poutine a assuré que la « crise en Ukraine » de 2022, année du début du conflit, aurait pu être évitée si Donald Trump « avait été président, s’ils n’avaient pas volé la victoire en 2020 ».

Il reprend ainsi son récit des déclarations infondées du président américain sur des fraudes électorales présumées en 2020.

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Pas sans l’Ukraine

A Kiev, le chef de l’administration présidentielle ukrainienne Andriï Iermak a dénoncé le fait que le président russe veuille « négocier le sort de l’Europe sans l’Europe » et « parler de l’Ukraine sans l’Ukraine ».

L’Ukraine craint également d’être poussée à la table des négociations dans une position défavorable, parce qu’elle lutte sur le front, et d’être contrainte de céder ses territoires occupés par la Russie.

Volodymyr Zelensky, longtemps hostile à toute négociation avec Moscou, a, ces derniers temps, évoqué cette possibilité mais l’a accompagnée de solides garanties de sécurité de la part des Occidentaux.

Le Kremlin demande en substance la capitulation de l’Ukraine, à laquelle il renonce à adhérer à l’Otan et que la Russie conserve les territoires ukrainiens dont elle a revendiqué l’annexion. Conditions inacceptables pour Kyiv.

Pétrole et grèves

Jeudi, lors d’un discours au Forum économique mondial de Davos, Donald Trump a appelé à amener la Russie au portefeuille en baissant les prix du pétrole.

Si ces chiffres étaient inférieurs, « la guerre en Ukraine prendrait immédiatement fin », a-t-il déclaré.

Vladimir Poutine, saluant le caractère « pragmatique » et « intelligent » de Donald Trump, a affirmé que ce dernier ne prendrait pas une telle décision qui porterait également préjudice à « l’économie américaine ».

Dmitri Peskov a répondu vendredi que le conflit en Ukraine « ne dépend pas des prix du pétrole », mais « découle d’une menace pour la sécurité nationale russe ».

Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche intervient à un moment où la Russie a incontestablement l’avantage sur le front.

Le ministère russe de la Défense a annoncé vendredi la prise de Tymofïvka, un petit village de la région de Donetsk (Est).

A des centaines de kilomètres du front, des frappes russes ont tué trois personnes dans la région de Kiev, selon un nouveau bilan annoncé vendredi par les autorités ukrainiennes.

De son côté, le ministère russe de la Défense a indiqué vendredi avoir abattu dans la nuit 120 drones ukrainiens au-dessus de 12 de ses régions, dont Moscou, soit l’une des plus importantes attaques de ce type contre son territoire depuis le début du conflit. .

L’armée ukrainienne a revendiqué un tir nocturne de drone sur une raffinerie de la région de Riazan au sud de Moscou, ainsi qu’une usine de microcomposition utilisée pour la production d’armes dans celle de Britansk, au sud-ouest de la capitale russe.

 
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