L’un des futurs films Star Wars se déroulera 25 millénaires avant la chronologie actuelle. Une décision qui convient très bien à James Mangold, le réalisateur, et qui a récemment expliqué pourquoi.
Une histoire qui se déroule 25 millénaires avant les événements de la trilogie originale de Guerres des étoiles. C’est le projet cinématographique qui a été confié à James Mangold, le réalisateur de Logan et Un parfait inconnuqui sortira en salles fin janvier. Sujet du film ? L’aube de l’ordre Jedi et, sans doute, la « découverte » de la Force.
Ce long métrage, annoncé lors de Star Wars Celebration 2023, rejoint deux autres films officiels : l’un sera centré sur Rey et se déroulera 15 ans après leÉpisode IX : L’Ascension de Skywalker. L’autre sera l’épilogue du mandoverse, dans lequel plusieurs séries s’entrelacent Guerres des étoiles (Le Mandalorien, Le livre de Boba Fett et Ahsoka).
Le fait est que ces deux projets s’inscrivent toujours dans la même période du calendrier Guerres des étoilesqui s’étend sur plusieurs décennies. Cela rend donc le futur film de James Mangold encore plus atypique, puisqu’il est le seul de la licence à se situer aussi loin dans le temps. Rien à voir avec le saut de 30 ans dans le passé de la prélogie.
Une histoire très loin dans le passé et surtout très loin des entraves du savoir
La décision de s’inscrire L’aube des Jedi (L’aube des Jedi), le surnom officieux du film de James Mangold, s’avère très calculé. C’est ce qu’a admis le cinéaste le 7 janvier, dans des propos obtenus par Movieweb. En se situant si loin dans le passé, l’objectif n’était pas seulement d’explorer les origines mythologiques de l’Ordre Jedi. Il s’agissait surtout d’avoir carte blanche.
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« Je ne veux pas être menotté par une histoire si vaste qu’elle devient presque immobile et qu’on ne peut plaire à personne », a souligné le réalisateur américain. Même si malgré tout, la période qu’il va explorer est « un espace et un terrain de jeu que j’ai toujours voulu explorer et qui m’a inspiré lorsque j’étais adolescente. »
Au fond, la confession de James Mangold s’entend avant tout comme une volonté de ne pas se laisser gêner par la tradition de Guerres des étoilesce qui peut vite brider l’inspiration des scénaristes. Il faut en effet veiller à ce que toutes les idées narratives respectent le cadre déjà établi par « l’univers étendu » pour éviter de créer des incohérences.
En remontant 25 millénaires en arrière, les risques de ne pas respecter le canon moderne du Guerres des étoiles sont considérablement atténués. Si James Mangold n’en parle pas, ce choix lui permet peut-être aussi d’être plus serein vis-à-vis des fandomqui, comme toute communauté de fans, peut être très pointilleux et exigeant.
Les mots de James Mangold nous rappellent que le vaste univers étendu qui s’est construit au fil des années autour de la trilogie originale s’est progressivement transformé en un défi. Les aventures se sont multipliées au fil des romans, bandes dessinées, jeux vidéo, séries et autres projets, réduisant progressivement les possibilités scénaristiques.
Par exemple, l’Univers élargi avait développé une histoire romantique entre Luke Skywalker et Mara Jade, une assassine anciennement au service de l’empereur Palpatine. Selon la période à laquelle un scénariste souhaitait exploiter le célèbre Jedi, il devait intégrer tous ses développements antérieurs. À un moment donné, cette tradition était peut-être trop massive.
Disney a abandonné l’ancien univers étendu pour éviter ce piège
C’est certainement parce que tout cet héritage était devenu un obstacle que Disney, deux ans après avoir racheté Lucasfilm, le studio propriétaire Guerres des étoilesa décidé d’abandonner l’univers étendu classique (appelé depuis Legends). L’ancienne continuité ayant été abandonnée, il a été possible d’en lancer une nouvelle, avec la postlogie.
Certains diront sans doute qu’au vu de la qualité générale de la dernière trilogie, il aurait sans doute mieux valu conserver la continuité précédente et procéder à une adaptation en trois films de l’arc de la sombre croisade des Jedi fous — dont des éléments étaient également inclus dans la série Ahsoka.
Ce passé ne peut pourtant pas être changé aujourd’hui – à moins que Disney, un jour, ne décide une fois de plus d’abandonner cette continuité pour repartir sur d’autres bases. En attendant, un autre passé peut s’inventer : celui de Guerres des étoiles. Reste à savoir si James Mangold réussira, et s’il aura suffisamment de liberté avec Disney.